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Κυριακή 9 Ιανουαρίου 2011

Visite du pape à Chypre : un voyage "spirituel" en terre orthodoxe
pour Le Monde.fr
Paphos (Chypre), envoyée spéciale
Construite sur le site antique d'une basilique chrétienne, dont subsistent quelques colonnes tronquées et des restes de mosaïques, l'église de pierres blondes est un lieu de culte orthodoxe. L'évêque qui, vendredi 4 juin, accueille, sur ce site de Paphos, le pape Benoît XVI pour ses premiers pas sur l'île de Chypre, l'est aussi. Une banderole déployée le long du parcours suivi par le cortège papal a prévenu : "L'île orthodoxe ne souhaite pas la bienvenue au pape."
Sur ces terres orthodoxes où selon la tradition l'apôtre Paul aurait mené ses premières prédications et aurait été flagellé par les Romains, quelques milliers de fidèles catholiques se retrouvent : chypriotes, touristes, pèlerins et immigrés sri lankais ou philippins. Entre simple curiosité et enthousiasme, ils ont salué le pape, premier pontife à visiter une île divisée depuis l'occupation par la Turquie d'un tiers du territoire en 1974.
Le voyage qu'effectue Benoît XVI à Chypre jusqu'au 6 juin, est, ainsi qu'il l'a rappelé dans l'avion qui le menait sur l'île, "un témoignage de foi", "un voyage religieux et spirituel, pas un voyage politique". Venu sur ce territoire situé aux portes d'un Proche-Orient majoritairement musulman pour conforter la place et le rôle des chrétiens dans cette région du monde, il a encouragé les fidèles de Chypre à être des "chrétiens et des citoyens exemplaires et à jouer un rôle dans la société".
PLACE DES CHRÉTIENS DANS LES PAYS MUSULMANS
Cette visite est aussi l'occasion pour le Vatican de rendre public, dimanche, le document de travail, Instrumentum Laboris, sur lequel plancheront en octobre à Rome les 150 évêques du Proche-Orient. Deux thèmes principaux seront au programme de ces réflexions : la promotion de l'œcuménisme dans une région où se côtoient, parfois de manière tendue, une quinzaine d'Eglises chrétiennes et la place des chrétiens dans des pays désormais musulmans (lire l'entretien avec le cardinal Angelo Scola).
Le pape a plaidé pour un "plus grand dialogue et une coopération entre chrétiens de la région", et loué l'Eglise de Chypre, "qui a servi de pont entre l'est et l'ouest, contribuant à ce processus de réconciliation". Benoît XVI a également prôné le dialogue entre les chrétiens et leurs "frères musulmans" tout en évoquant les "défis auxquels sont confrontés les catholiques [de la région], parfois dans des circonstances difficiles".
Dans l'avion, alors qu'il répondait à des questions préalablement choisies par son porte-parole, le pape avait évoqué l'assassinat, jeudi 3 juin, de Mgr Luigi Padovese, président de la conférence épiscopale en Turquie, par son chauffeur turc. Il avait insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une affaire "personnelle" et non d'une affaire "politique ou religieuse", qui ne devait pas "obscurcir le dialogue avec l'islam". Inculpé dans la journée de vendredi, le meurtrier a assuré avoir agi suite à une "révélation divine".
Stéphanie Le Bars

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