Translate

Δευτέρα 10 Ιανουαρίου 2011

Les Américains préparent leur retrait d'un Irak incertain
20.07.10
Qu'il y ait ou non un gouvernement à Bagdad d'ici là, le vice-président américain, Joseph Biden, n'a "aucun doute" : dans les six semaines, le corps expéditionnaire stationné en Irak depuis l'invasion d'avril 2003, et qui compta jusqu'à 165 000 soldats en 2007, ne comprendra plus que 50 000 hommes. M. Biden, qui répondait, dimanche 18 juillet, aux questions de la chaîne ABC, s'est dit convaincu que ce nouveau retrait de troupes - elles sont encore 70 000 aujourd'hui -, conforme aux accords conclus fin 2008 avec le gouvernement de Nouri Al-Maliki, "n'affectera nullement la stabilité physique de l'Irak".
Les intéressés, à commencer par les miliciens arabes sunnites qui avaient accepté, à partir de fin 2006, d'abandonner leurs alliances avec les groupes de guérilla anti-américains pour lutter, avec les GI, contre les djihadistes d'Al-Qaida et affiliés, ne sont sûrement pas tous d'accord avec cette vision relativement optimiste des choses. Au moins 48 de leurs hommes, enrôlés dans des "comités du réveil", ont été tués dimanche, et 47 autres blessés, alors qu'ils patientaient devant des casernes pour toucher leur paye. Deux kamikazes envoyés par la filiale locale d'Al-Qaida, qui s'est toujours jurée de "punir les traîtres" qui l'avaient lâchée, se sont faits exploser au milieu des files d'attente.
Plusieurs centaines de ces miliciens ont été assassinés depuis début 2009 quand les Américains ont "transféré" la responsabilité, et les soldes, de leurs supplétifs sunnites au gouvernement local, dominé par la majorité chiite, de M. Maliki. Ils étaient alors autour de 100 000. Ils seraient encore près de 70 000 à assurer cahin-caha, dans les villes et les campagnes du pays, une certaine présence sécuritaire et des barrages sur les routes. Beaucoup, selon le gouvernement, ne "travailleraient" plus qu'épisodiquement, essentiellement dans leurs propres régions et quartiers urbains.
Selon leurs chefs, souvent d'origine tribale, le gouvernement n'aurait pas tenu sa promesse, faite aux Américains, d'embaucher 20 000 de ces miliciens dans les forces régulières de sécurité. Dans les zones sunnites comme la province d'Al-Anbar où se situent les villes de Fallouja et Ramadi, et où des attentats aveugles et des assassinats ciblés se multiplient à nouveau, la colère gronde d'autant plus qu'au niveau national, les Arabes sunnites (20 % de la population) qui ont très largement voté pour la liste laïque d'Iyad Allaoui, se sentent politiquement floués.
La liste Iraqiyah ("irakienne") de M. Allaoui est arrivée en tête des élections du 7 mars mais semble n'avoir aucune chance de pouvoir former le prochain gouvernement depuis que les deux grandes listes chiites, dont celle de M. Maliki, se sont alliées au début de l'été pour continuer de gouverner le pays.
L'Irak est cependant entré lundi dans son cinquième mois sans gouvernement puisque les deux listes alliées ne parviennent toujours pas à se mettre d'accord sur le partage des maroquins, à commencer par le poste de premier ministre que M. Maliki veut conserver et que d'autres personnalités chiites convoitent. Le Parlement a repoussé, dimanche 18 juillet, la date à laquelle un gouvernement devra lui être présenté. Beaucoup d'observateurs irakiens estiment que l'impasse pourrait se prolonger au-delà de la date du retrait partiel américain le 31 août.
"Des experts d'Iran"
Mais au moment où Washington allège un peu plus son dispositif militaire en Irak, d'autres problèmes, liés à l'Iran, se profilent à l'horizon. Chaque jour, plus de 150 camions-citernes remplis à ras bord de brut, mais aussi de produits raffinés, font la navette entre le Kurdistan irakien et l'Iran.
Nul ne sait très bien d'où viennent ces produits, les autorités autonomes kurdes affirmant qu'il s'agit de surplus produits par leurs propres raffineries - "Mais alors pourquoi ne pas les vendre en Irak même où ils manquent ?", s'interrogent les fonctionnaires du pétrole à Bagdad. Le pouvoir fédéral de M. Maliki soupçonne au contraire que les Kurdes, qui ont droit à 17 % de la production nationale à bas prix, en revendent une partie avec profit aux voisins iraniens.
Dans un cas comme dans l'autre, l'affaire est extrêmement embarrassante, et pour les Américains - dont les Kurdes sont les plus proches alliés en Irak - et pour Bagdad qui est contraint d'importer de Turquie et du Koweït, notamment, les produits raffinés qui lui manquent. Elle est d'autant plus gênante pour Washington que son commandant en chef local, le général Ray Odierno, s'alarmait le 10 juillet des "menaces de plus en plus précises" que feraient peser des groupes chiites irakiens "entraînés par Téhéran" sur la sécurité de ses bases et de ses retraits à venir. "Au cours du mois dernier, a affirmé le général, des experts ont été envoyés d'Iran pour les aider à nous attaquer."

Peter Galbraith, diplomate itinérant, a reçu des participations pétrolières pour avoir bien conseillé les Kurdes lors des négociations constitutionnelles avec les autres communautés irakiennes. Zalmaï Khalilzad, ancien ambassadeur à Bagdad, vient d'entrer au conseil d'administration de la compagnie norvégienne DNO, qui exploite du pétrole kurde. Le général Jay Garner, premier administrateur américain d'Irak en 2003, est consultant dans une autre compagnie en activité au Kurdistan. John Agresto, haut fonctionnaire qui s'occupait en 2003 des universités d'Irak, joue désormais, pour son propre compte, le même rôle au Kurdistan.

Δεν υπάρχουν σχόλια: