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Δευτέρα 10 Ιανουαρίου 2011

Taxer les riches, c’est bon pour la croissance
Dans les années 1950, la tranche supérieure du revenu était taxée à plus de 90 % aux Etats-Unis. Et l’économie se portait bien.
22.07.2010|David Sirota|In These Times
Hillary Clinton devant la "Brookings Institution"
Alors que l’économie mondiale reste vacillante, l’expression “pire récession depuis la Grande Dépression” (PRDLGD) a rem­placé la formule tellement galvaudée de “guerre contre le terrorisme”, comme pour celle-ci, les références à la PRDLGD sont pres­que toujours suivies d’explications vaseuses et contradictoires. Selon les républicains – qui ont accumulé les déficits –, la récession est le résultat de dé­penses excessives. Quant aux démocrates – dont les politiques de libre-échange ont démoli le marché de l’emploi –, ils rejettent la faute sur George W. Bush.

Mais ce genre d’affirmations simplistes concourent à occulter les idées contre-intuitives, qui contiennent souvent les vérités les plus profondes. Dans le cas de la PRDLGD, la plus importante de ces idées est que nous sommes en récession parce que nous payons trop peu d’impôts. Cet argument provocant a pour la première fois été avancé par l’ancien gouverneur de New York, Eliot Spitzer, dans
un article publié en février dernier par le magazine Slate. “Entre 1951 et 1963, alors que le taux marginal d’imposition [appliqué à la tranche supérieure du revenu] était de 91 % ou 92 %, l’économie américaine a connu une croissance moyenne de 3,71 % par an, expliquait-il. Le niveau élevé du taux marginal – qu’on jugerait aujourd’hui confiscatoire – n’a pas entraîné de cataclysme économique, bien au contraire. Au cours des sept dernières années, le taux marginal maximum a été ramené à 35 %, et la croissance moyenne annuelle n’a atteint que 1,71 %.”

Quelques mois plus tard, le quotidien USA Today
notait que les taux d’imposition avaient atteint leur plus bas niveau depuis soixante ans. La secrétaire d’Etat Hillary Clinton déclarait quant à elle devant la Brookings Institution [un cercle de réflexion américain] que “dans aucune nation confrontée à un important problème de chômage, les riches ne paient leur juste part – tant les individus que les entreprises et quelles que soient les formes de taxation”.

Le cas de la Grèce offre un bon exemple. Les conservateurs affirment que le pays, criblé de dettes, est victime des largesses de l’Etat providence. Toute­fois, selon une analyse du
Center for American Progress [cercle de ré­flexion progressiste], “la Grèce a toujours moins dépensé” que les autres social-démocraties européennes. “Le réel problème auquel sont confrontés les Grecs n’est pas de trouver un moyen de réduire les dépenses, mais d’augmenter les rentrées d’argent”, conclut le rapport selon lequel les “recettes fiscales anémiques” du pays constituent son ­principal point faible. Comme l’a fait remarquer Hillary Clinton, les pays qui affichent des re­cettes et des taux d’im­po­sition élevés sont prospères. “Par rapport à son PIB, le Brésil a le taux d’imposition le plus élevé du continent américain, a-t-elle souligné. Et devinez quoi ? Il affiche un taux de croissance dément. Les riches con­tinuent de s’enrichir et ils sortent les pauvres de la misère. Ce qui est tout à fait logique. Même si l’esprit de l’époque ­reaganienne a créé l’illusion que les impôts freinaient la croissance, les statistiques prouvent que des taux marginaux plus élevés permettent d’allouer plus d’argent aux investissements publics créateurs d’emplois (routes, ponts, ré­seaux à haut débit…) qui soutiennent l’activité. Ils encouragent aussi les investissements favorables à la croissance. Car au lieu d’empocher les profits et de payer plus d’impôts, les riches propriétaires d’entreprise ont intérêt à les réinvestir dans leur affaire.

La combinaison taux d’imposition élevé/recettes élevées “a toujours fonctionné jusqu’à ce qu’on l’abandonne”, a conclu Hillary Clinton. C’était une déclaration po­litique audacieuse, si audacieuse qu’elle a été, comme tous les autres faits démontrant la pertinence d’une hausse des impôts, ignorée par les hommes politiques et les médias de Washington. Car ils ont leurs propres idées reçues à promouvoir. Et malheureusement, il y a fort à parier que la PRDLGD a de beaux jours devant elle.

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