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Πέμπτη 20 Ιανουαρίου 2011

En Europe, des Etats forcés à céder des infrastructures
30.12.10


Aéroports, autoroutes, ports... : la privatisation d'équipements est lancée pour faire face à l'explosion des dettesLes pays européens croulent sous les dettes et vont devoir, plus ou moins urgemment, trouver de l'argent frais. Une solution : vendre du patrimoine et notamment les infrastructures, au risque de se priver de recettes futures. Mais aussi, faire appel au financement privé pour les équipements, hôpitaux, prisons, écoles ou stades, dans le cadre de contrats de partenariat public-privé.
Deux analystes de la société d'investissement CM-CIC Securities ont estimé, dans une étude récente, qu'en 2011, les Etats européens devront trouver quelque 190 milliards d'euros de capitaux pour contenir leurs déficits publics. Ce qui a amorcé un mouvement de privatisations de grandes infrastructures. Même dans les pays peu malmenés par les marchés, comme le Danemark, où la vente de l'aéroport de Copenhague est envisagée.
La Belgique, la France et l'Italie ont ainsi annoncé, dans le cadre de leurs plans d'austérité, des cessions de patrimoines publics. En Belgique, sont concernés la Poste ou les chemins de fer SNCB, tandis que l'Italie pourrait se défaire de participations dans l'électricien Enel, le pétrolier ENI ou sa poste.
L'Etat français, lui, a déjà annoncé un appel d'offres pour le début de l'année 2011 concernant le rachat des 60 % qu'il détient dans les aéroports régionaux de Lyon, Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Nice-Côte-d'Azur. Des infrastructures valorisées entre 100 et 300 millions d'euros chacun. La banque australienne Macquarie, déjà présente en France dans des autoroutes, le groupe de service aux collectivités Veolia et le géant du BTP Vinci seraient sur les rangs, tandis qu'Aéroports de Paris s'intéresserait à Lyon-Saint-Exupéry.
Enfin, il y a les pays aux abois : la Grèce, l'Irlande, le Portugal et l'Espagne. Le ministre grec des finances, Georges Papaconstantinou, a annoncé un vaste programme de privatisations de 7 milliards d'euros d'ici 2013, dont 1 milliard dès 2011. L'Etat grec, qui a déjà concédé le port du Pirée à un consortium chinois, envisage de mettre en concession plusieurs aéroports du pays, dont celui d'Héraklion en Crête, ainsi que 850 ports de plaisance et marinas répartis le long des côtes. Outre les 25 % encore détenus dans la compagnie aérienne Aer Lingus, l'Irlande souhaite vendre son réseau de distribution d'électricité Eirgrid, sa poste et une compagnie de bus.
Le Portugal, lui, compte lever 1,9 milliard d'euros en 2011 avec la cession d'une compagnie pétrolière et de la REN (électricité et gaz). Quant à l'Espagne, confrontée à un besoin urgent de liquidités, elle pourrait céder ses autoroutes, parmi les plus rentables d'Europe parce que récentes, et a déjà lancé la vente des aéroports de Madrid et Barcelone, deux actifs de choix car modernes et comportant des possibilités d'extension.
Le Royaume-Uni, lui, a déjà fait appel au privé et n'a plus grand-chose à proposer, sinon sa poste Royal Mail, la société de contrôle aérien Nats ou sa participation dans le tunnel sous la Manche...
Fonds de pension
Qui peut acheter tout ça ? L'argent manque dans les caisses publiques, mais il y en a beaucoup dans celles des fonds de capital-investissement, des fonds de pension, des assureurs, ou des fonds souverains comme celui du Qatar. Mais aussi la puissante banque australienne Macquarie, qui gère des fonds de pension et est l'un des premiers propriétaires au monde d'infrastructures. « Ces équipements offrent des revenus prévisibles peu sensibles à la conjoncture et souvent indexés sur l'inflation, ce qui correspond bien aux besoins pour financer les retraites », explique Vincent Levita, président d'OFI InfraVia. Ce fonds de taille modeste (200 millions d'euros) a pris des participations dans une nouvelle autoroute en Pologne, dans quatre parcs éoliens en France ainsi qu'une part du consortium créé pour rénover et exploiter pendant trente-cinq ans le stade vélodrome de Marseille.
La société de gestion Méridiam a créé deux fonds : l'un de 1 milliard de dollars (761 millions d'euros) ciblant l'Amérique du Nord, ayant investi dans l'hôpital universitaire de Montréal et le tribunal de Long Beach en Californie ; l'autre, centré sur l'Europe, avec aussi 1 milliard d'euros, a démarré avec une participation dans la construction d'un nouveau Vélodrome pour la ville de Saint-Quentin-en-Yvelines.
« Dit autrement, c'est une façon de capter l'argent des vieux pour financer les équipements des jeunes... », conclut Thierry Déau, le PDG de Méridiam.
Isabelle Rey-Lefebvre

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