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Τρίτη 11 Ιανουαρίου 2011


L'Allemagne débat de la nécessité de faire appel à une immigration qualifiée
04.08.10
L'Allemagne doit-elle être un pays d'immigration ? La question a enflammé le débat outre-Rhin, après que le ministre de l'économie, Rainer Brüderle, s'est prononcé, vendredi 30 juillet, en faveur de l'assouplissement des conditions d'entrée sur le marché du travail allemand des étrangers qualifiés "d'origine non européenne". "Il est envisageable que certaines entreprises qui peuvent se le permettre et qui ont des besoins pressants puissent verser une prime d'arrivée à des travailleurs qualifiés", a-t-il déclaré au quotidien économique Handelsblatt.
Angela Merkel a rejeté la proposition de son ministre, tout comme Horst Seehofer, chef de l'Union sociale-chrétienne (CSU), alliée de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière. "Il faut d'abord mettre au travail les gens au chômage", a-t-il fait valoir dimanche lors d'un entretien télévisé. De nombreux membres de la CDU sont hostiles à l'idée d'ouvrir les vannes de l'immigration.
"Kinder statt Inder" ("Des enfants plutôt que des Indiens"), avait lancé Jürgen Rüttgers, ancien baron de la CDU, pour contrer le projet, en 2000, du gouvernement social-démocrate de Gerhard Schröder d'accorder des permis de travail aux ingénieurs en informatique venus d'Inde.
Mais les chômeurs allemands, dont la plupart souffrent d'un manque de qualification, suffiront-ils pour compenser les besoins des entreprises, qui font face à de fortes hausses des commandes ? Pour beaucoup d'experts et de membres du patronat, l'Allemagne ne pourra faire longtemps l'économie d'une vraie politique d'ouverture en faveur des étrangers qualifiés.
36 000 OFFRES EN JUILLET
Selon les prévisions de l'Institut économique de Cologne, il manquera en Allemagne 220 000 ingénieurs, biologistes et techniciens d'ici à 2014. L'association des ingénieurs allemands fait déjà état de 36 000 offres non pourvues au mois de juillet.
D'après les chiffres de l'office national des statistiques (Destatis), la population continue à diminuer, du fait des effets conjugués de la baisse de la natalité et d'un solde migratoire négatif. En 2009, 17 000 personnes ont quitté l'Allemagne pour s'installer à l'étranger. Seuls 700 travailleurs qualifiés ont fait le chemin inverse.
L'Allemagne reste encore très restrictive en matière d'immigration. De timides initiatives ont vu le jour, bien loin de ce qui est pratiqué au Canada ou aux Etats-Unis.
Les cartes vertes accordées par le gouvernement Schröder en 2000 n'ont pas eu le succès escompté. Limitées à cinq ans, restrictives en matière de regroupement familial, elles n'avaient attiré alors que 33 000 ingénieurs.
Pour les étrangers, le ticket d'entrée pour l'Allemagne reste cher : selon une loi de 1973, seuls ceux justifiant d'une rémunération annuelle de 66 000 euros ont le droit de rester. L'employeur doit aussi apporter la preuve qu'il n'a pas pu trouver de compétence équivalente en Allemagne.
Mais les entreprises n'ont pas attendu la fin du débat politique pour recruter discrètement les talents au-delà des frontières de l'Union européenne. Les sites Internet spécialisés comme How To Germany ou Just Landed regorgent d'offres d'emploi, notamment dans le secteur informatique, mais aussi, par exemple, en direction des chirurgiens et des radiologues.
Les annonces ciblées attirent les candidats à coups de billets d'avion et de séjours payés. En anglais, ils vantent les mérites du pays de Goethe et les vertus de son "système social généreux".

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