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Δευτέρα 10 Ιανουαρίου 2011

Au Kurdistan irakien, la ville d'Erbil s'éveille
29.07.10 |
L'Irak évoque rarement l'image de jardins de roses. Pourtant, c'est par milliers qu'elles fleurissent, roses et rouges, dans les parcs d'Erbil, ville du nord-est du Kurdistan. Cette région – baptisée “l'autre Irak” – se prépare aujourd'hui à accueillir une vague de visiteurs et d'hommes d'affaires.
Dans le centre-ville, le parc du Minaret, qui abrite le minaret du roi Moudhaffar datant du XIIe siècle, est parsemé de roses et de fontaines. Des milliers de locaux se promènent, bavardent sur les bancs du parc ou fument le narghilé. Une galerie d'art, la première du pays, expose des tableaux sur le thème des violences faites aux femmes. Elle a attiré plus d'un millier de visiteurs en un jour. La galerie aurait vendu des centaines de tableaux à des acheteurs occidentaux depuis son ouverture en 2009.
Avec ses innombrables parcs bordés de fontaines, la ville d'Erbil est la quatrième d'Irak. De vastes routes périphériques permettent d'accéder rapidement à certains des plus grands projets d'infrastructure du pays, notamment un aéroport international capable d'accueillir des avions gros porteurs comme les Boeing 777 et Airbus A380. Attirées par la relative stabilité d'Erbil, les compagnies occidentales commencent à investir dans des centres commerciaux, des hôtels et des quartiers d'affaires.
J'entre en territoire irakien par la terre et sans agence de voyage, après avoir obtenu un visa gratuit à la frontière. À Silopi, ville kurde du sud-est de la Turquie, mon amie et moi prenons un taxi et passons les douanes turques et irakiennes en moins d'une heure. Notre taxi roule à 120 km/h sur des routes flambant neuves, tandis que défilent les sommets enneigés des montagnes du Nord et la plaine désertique et agricole du Sud. Quatre heures plus tard, nous passons devant des panneaux tout neufs nous signalant notre arrivée à Erbil. Le père de Bilunt, notre chauffeur, nous accueille.
Sa femme nous sert immédiatement à manger, notamment des baklavas de la boutique Ashtar Sweets, la pâtisserie la plus célèbre d'Irak et anciennement l'adresse préférée de Saddam Hussein. Fondée à Bagdad en 1980, la boutique avait fermé en 2003 et n'a rouvert ses portes que récemment à Erbil. Bilunt décide de me faire visiter la ville de 1,2 million d'habitants.
Nous nous rendons à la citadelle d'Hawler, construite il y a près de 8 000 ans d'après les estimations de l'Unesco. Une route raide et étroite nous conduit à un dédale de rues et de maisons traditionnelles en briques dispersées sur près de dix hectares. Ces maisons sont construites au-dessus d'un tell (un monticule artificiel constitué par l'accumulation de vestiges), héritage des cultures sumérienne, babylonienne, assyrienne, grecque et musulmane.
Un vaste projet de plusieurs millions de dollars est en cours, soutenu par l'Unesco, pour favoriser l'implantation d'hôtels, de restaurants, de musées et de galeries à l'intérieur de la cité haute. La citadelle a été classée parmi les cent sites culturels les plus menacés par le Fonds mondial pour les monuments (WMF). D'après des estimations, le secteur touristique au Kurdistan devrait atteindre une croissance annuelle de 22%, soit la plus forte de toute la région. “Notre objectif, me confie le frère de Bilunt, ingénieur, est de devenir le nouveau Dubaï.”

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