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Κυριακή 23 Ιανουαρίου 2011

Liban : Saad Hariri confirme sa candidature au poste de premier ministre
 LEMONDE.FR avec AFP | 20.01.11 |
Les dirigeants syrien, turc et qatari étaient réunis, lundi 17 janvier, à Damas,
Le premier ministre en exercice du Liban, Saad Hariri, a confirmé, jeudi 20 janvier au soir, sa candidature au poste de premier ministre "en dépit des intimidations" du Hezbollah chiite.
"Il y a un processus constitutionnel dont nous accepterons le résultat, quel qu'il soit, en dépit des intimidations dans la rue ou ailleurs", a annoncé d'un air grave M. Hariri lors d'un discours à la nation retransmis en direct à la télévision. Saad Hariri a accusé le Hezbollah et ses alliés, sans les nommer, de vouloir le "faire sortir de l'échiquier politique" et de l'"assassiner politiquement".
LA TURQUIE ET LE QATAR SUSPENDENT LEUR MÉDIATION
Ses déclarations interviennent après la décision, jeudi, de la Turquie et du Qatar de suspendre leur médiation destinée à débloquer la grave crise que traverse le pays, après deux jours de contacts infructueux, et au moment où l'armée continuait de renforcer sa présence à Beyrouth.
Depuis des mois, le Liban est divisé à propos du tribunal de l'ONU (TSL) chargé d'enquêter et de juger les responsables de l'assassinat, en 2005, de l'ancien premier ministre sunnite Rafic Hariri dans un attentat à Beyrouth qui avait plongé le pays dans la tourmente, et provoqué des crises à répétition.
Avec la démission des ministres de son camp, le 12 janvier, le puissant mouvement armé chiite Hezbollah, qui s'attend à être mis en cause par le TSL, a provoqué la chute du gouvernement dirigé par le fils de Rafic Hariri, Saad, après avoir fait pression sans succès sur celui-ci pour qu'il désavoue le TSL. Allié de la Syrie et de l'Iran, le Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et Israël, accuse le tribunal de tremper dans un complot "israélo-américain" visant à le détruire, et prévient qu'il se "défendra" contre toute charge. Le camp de Saad Hariri est soutenu par l'Arabie saoudite et les Etats-Unis.
"LE HEZBOLLAH A DÉCIDÉ DE RECOURIR À L'ACTION MILITAIRE"
"Nos efforts ont débouché sur une proposition qui tient compte des exigences politiques et légales pour régler la crise sur la base de l'initiative syro-saoudienne", ont expliqué les ministres turc Ahmet Davutoglu et qatari Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani, après deux jours de discussions intensives avec les principaux protagonistes. "Mais tenant compte de certaines réserves, [les ministres] ont décidé de suspendre leurs efforts pour le moment et de quitter Beyrouth pour consulter leurs dirigeants", ajoute le texte.
La proposition turco-qatarie a été soumise au Hezbollah dans la nuit, mais aucune réaction n'a pu être obtenue du mouvement. Cependant, pour Atef Majdalani, un député de la majorité parlementaire de Saad Hariri, les derniers développements montrent que "le Hezbollah a décidé de recourir à l'action militaire et de continuer son coup lancé avec la démission des ministres de son camp".
"J'étais prêt à aller très loin dans le compromis (...), mais une fois de plus, la solution a été arrêtée", a affirmé Saad Hariri, jeudi. "A l'aube, ils (le camp du Hezbollah) ont informé les médiateurs qatari et turc qu'ils ne voulaient qu'une chose : 'il est inacceptable que [je] revienne à la tête du gouvernement'", a-t-il expliqué.
INQUIÉTUDES INTERNATIONALES
Cette suspension a fait suite à l'annonce par l'Arabie saoudite qu'elle abandonnait sa médiation avec la Syrie, en parlant d'une situation "dangereuse" qui pourrait mener à la partition du Liban. Selon plusieurs sources politiques, l'initiative syro-saoudienne proposait que le Liban désavoue le TSL en échange de garanties du Hezbollah qu'il ne recourrait pas à ses armes contre ses rivaux, et qu'il éviterait de paralyser les institutions de l'Etat.
La nouvelle crise inquiète fortement la communauté internationale, qui craint une résurgence des violences, notamment après le dépôt, lundi, de l'acte de l'accusation, dont le contenu est resté confidentiel pour le moment. Selon des correspondants de l'AFP sur place, l'armée a continué de renforcer ses effectifs dans la capitale libanaise, avec l'apparition de chars – surtout autour des institutions publiques, dont le Sérail, la résidence du premier ministre – et le déploiement de barrages routiers.

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