Lapidation filmée par des témoins en Afghanistan
Cela se passe dans la région de Kunduz en Afghanistan. Un couple, condamné par des juges talibans pour crime d'adultère, est exécuté à coups de pierres en public. La lapidation est pourtant interdite mais le gouvernement semble bien impuissant face à ces pratiques.
La scène est insoutenable et pourtant, un témoin va filmer l'exécution. Cela se passe dans un village du nord de l'Afghanistan contrôlé par les Talibans. Selon le gouvernement provincial, la vidéo a été tournée en août 2010 et ce serait la première lapidation publique confirmée depuis la chute des Talibans en 2001. Elle s'est déroulée deux jours seulement après que la plus haute instance religieuse du pays ait appelé le gouvernement à appliquer la charia. Le message est clair : "si vous voulez négocier la paix avec nous, laissez-nous faire, nous les Talibans, dans la vie civile".
Le gouvernement afghan, tente bien de négocier la fin des hostilités avec les insurgés talibans, mais il semble encore bien impuissant à empêcher ces exécutions.
Exécutés pour avoir aimé
Sous une burqua bleue, il y a une jeune femme de 20 ans. Son crime se résume à avoir eu une relation amoureuse alors qu'elle était promise à un autre homme. Son amant marié, avait décidé de s'enfuir avec elle. La sentence fut sans appel : ils ont été lapidés l'un après l'autre jusqu'à ce que mort s'en suive.
Courante sous le régime taliban, la lapidation punit le crime d'adultère ou les relations hors mariage, selon une application stricte de la charia.
La lapidation est interdite
Théoriquement ces châtiments sont interdits, mais les insurgés talibans ont gagné du terrain en Afghanistan. Ils multiplient les attaques contre la coalition de l'Otan et ils ont installé une administration fantôme dans la plupart des provinces, avec des gouverneurs, des juges et des chefs de la police. Voilà pourquoi ce type d'exécution existe, tout comme les mises à sacs de magasins de vidéo ou de musique, interdits par les Talibans.
L'Otan annonce pourtant avoir repris le dessus sur les insurgés. Mais que faire pour tous ces villages directement administrés par les Talibans, sans le contrôle du gouvernement de Kaboul ? La question reste entière.
I.L. avec Marianne Klaric