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Τετάρτη 24 Οκτωβρίου 2012

Daniel Cohn-Bendit, grand ami de la Turquie, est contre la loi de pénalisation

Daniel Cohn-Bendit, grand ami de la Turquie, est contre la loi de pénalisation
dans « Le Nouvel Observateur » le leader Vert en avocat de la Turquie européenne
Après les attaques de Jean Daniel niant ouvertement l’intentionnalité du génocide arménien, « Le Nouvel Observateur » daté du 2 février (n° 2465) donne cette semaine la tribune à Daniel Cohn-Bendit, un autre « grand ami » de la Turquie ! Intitulé « La question arménienne », Daniel Cohn-Bendit l’un des plus fervents défenseurs d’une Turquie européenne renvoie Arméniens et Turcs dos à dos. Avec un machiavélisme sans pareil, le leader écologiste manipule les mots, évoque « la question arménienne » ou « le rafle du 24
avril 1915 » pour contourner les mots qui fâchent Ankara et éviter d’utiliser le terme génocide ! Pire : il affirme que « l’Assemblée des Arméniens de Turquie » (dont on ignore à ce jour l’existence et la portée) est opposée à la loi de pénalisation du génocide. Pourtant Cohn-Bendit n’ignore pas que la liberté de pensée et d’action des Arméniens est quasi nulle en Turquie où l’évocation même du mot génocide peut envoyer le citoyen en prison.... Alors pourquoi Cohn-Bendit s’acharne à cette démonstration ignoble ? Sans aucun doute pour plaire à ses amis Turcs, au détriment du peuple arménien génocide ! Est-ce cela la logique des écologistes ? Nous vous donnons ci-dessous la totalité de l’article.
Krikor Amirzayan
« La question arménienne »
La loi sur le génocide risque de galvaniser le nationalisme turc et de pénaliser les partisans de l’intégration européenne. En 2000, le Parlement européen votait une résolution consacrée au souhait de la Turquie de rejoindre l’Union européenne dans laquelle il évoquait la reconnaissance du génocide arménien. Parmi les nombreuses réactions politiques, un communiqué attira mon attention. « La meilleure façon de traiter les difficultés qui persistent entre la communauté arménienne et le gouvernement turc réside dans le dialogue entre eux. La question de la reconnaissance ne devrait pas figurer sur l’ordre du jour des parlements extérieurs, ni dans leur programme ». Détail intéressant, ce texte n’émanait pas des autorités officielles d’Istanbul : il s’agissait de la position arrêtée par l’Assemblée des Arméniens de Turquie...Car, à la différence de leurs cousins d’Arménie ou des Français issus de la diaspora, les Arméniens de Turquie cherchent depuis longtemps à progresser sur ce dossier à travers une discussion franche et directe avec le pouvoir et la société turcs. Alors comment ouvrir la voie d’une réconciliation entre ces deux peuples sans intégrer ce paramètre majeur ? Cette question, les initiateurs de la loi relative aux génocides récemment adoptée en France semblent oublier de se la poser. Evidemment, les progrès en la matière sont rarement d’une constance et d’une fulgurance impressionnantes. J’ai eu l’occasion de m’en rendre compte en présidant la délégation sur la Turquie au Parlement européen. Dès ma première intervention, j’ai posé la question du massacre des Arméniens -ce qui a provoqué un véritable tollé parmi certains députés turcs- et affirmé que la Turquie ne pourrait intégrer l’Union sans dresser l’inventaire des périodes sombres de son histoire. Je me suis souvent rendu en Turquie, et mes positions en faveur de l’intégration de ce pays dans l’espace européen m’ont permis de me faire entendre lorsque j’abordais publiquement la question arménienne. Année après année, un espace politique avait commencé à s’ouvrir. Le Premier ministre Erdogan, qui mène aujourd’hui la charge contre la décision française, avait lui-même imposé un débat sur le massacre au sein de l’université d’Istanbul. Et depuis 2010, les commémorations publiques de la rafle du 24 avril 1915 ont été autorisées. Si certains blocages turcs sur le sujet demeurent inacceptables, force est de reconnaitre que cette initiative du Parlement français risque de galvaniser un nationalisme turc qui n’attendait que cela et de détourner Erdogan d’un horizon européen qui semblait déjà se dérober chaque jour un peu plus sous ses pieds.
C’est en Turquie même que les Européens doivent aider Arméniens et Turcs à avancer sur le chemin, long mais inéluctable, d’une réconciliation. Commençons d’abord par prêter appui aux intellectuels qui osent évoquer ouvertement ce pan de l’Histoire, comme le prix Nobel Orhan Pamuk ou les héritiers spirituels du journaliste arménien Hrant Dink, assassiné en 2007. Mais il n’est pas, je crois, dans nos cordes de penser imposer la réconciliation en pénalisant ceux qui -pratiquement inexistants en France- en rejetant les prémisses. Depuis 2005, la France et l’Allemagne n’ont de cesse que soit anéanti le désir d’Europe des Turcs. Ainsi les fait-on désormais rêver d’une sorte de « grand dessein » tournant le dos à l’Union, alors que tout concourrait à faire de leur adhésion un intérêt commun. Je sais que jouer avec l’Histoire, la mémoire et les relations internationales fait partie des cartes traditionnelles du jeu politicien...Quel dommage cependant que les politiques en période électorale échouent si fatidiquement à faire primer la lucidité sur les calculs étriqués. Daniel Cohn-Bendit.
Krikor Amirzayan
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