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Δευτέρα 10 Ιανουαρίου 2011

Mercredi, 16 Juin 2010 10:42 The Associated Press Internationales

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) demande au gouvernement régional du Kurdistan irakien de prendre des "mesures immédiates" pour mettre un terme aux mutilations génitales féminines, notamment instaurer une loi pour interdire cette pratique.
"Un nombre important de filles et de femmes au Kurdistan irakien subissent des mutilations génitales féminines (MGF) et leurs effets secondaires destructeurs", dénonce l'organisation basée aux Etats-Unis dans un rapport de 73 pages intitulé "They Took Me and Told Me Nothing': Female Genital Mutilation in Iraqi Kurdistan" ("Ils m'ont emmenée et ne m'ont rien dit': Les mutilations génitales féminines au Kurdistan irakien").
Selon HRW, le gouvernement de cette région autonome "a refusé d'interdire les MGF, en dépit de sa volonté de s'attaquer à d'autres formes de violence basées sur le genre, notamment la violence domestique et les meurtres dits d'honneur".
Les chercheurs de Human Rights Watch ont mené des entretiens en mai et juin 2009, auprès de 31 filles et femmes dans quatre villages du nord de l'Irak et dans la ville de Halabja. Les chercheurs ont également interrogé des religieux musulmans, des sages-femmes, des travailleurs des services médicaux et des fonctionnaires du gouvernement.
D'après HRW, "pour beaucoup de filles et de femmes au Kurdistan irakien, les MGF sont une procédure inévitable qu'elles subissent lorsqu'elles ont entre 3 et 12 ans". Dans certains cas, "les pressions sociales ont également conduit des femmes adultes à se soumettre à la procédure, parfois en tant que condition sine qua non du mariage".
"Les jeunes filles et femmes ont décrit comment leurs mères les avaient emmenées à la maison de la sage-femme du village, une praticienne non-autorisée. Elles n'étaient presque jamais prévenues de ce qui allait leur arriver", explique l'organisation dans un communiqué. "Quand elles arrivaient, la sage-femme, parfois avec l'aide de la mère, écartait les jambes de la fille et lui sectionnait le clitoris avec une lame de rasoir. Souvent, la sage-femme utilisait le même rasoir pour exciser plusieurs filles successivement".
Des médecins au Kurdistan irakien ont déclaré à Human Rights Watch que le type de MGF le plus couramment pratiqué est l'ablation totale ou partielle du clitoris et/ou du prépuce, également connue sous le nom d'excision. "Les travailleurs des services médicaux ont affirmé qu'une procédure encore plus invasive était parfois effectuée sur les femmes adultes dans les hôpitaux", ajoute HRW. "Cette pratique n'a aucun but médical et peut entraîner de graves séquelles physiques et émotionnelles".
"Les MGF violent les droits des femmes et des enfants, notamment leur droit à la vie, à la santé et à l'intégrité corporelle", a déclaré Nadya Khalife, chercheuse sur les droits des femmes au sein de la division Moyen Orient à Human Rights Watch. "Il est temps que le gouvernement régional passe à l'action et prenne des mesures concrètes pour éliminer cette pratique néfaste parce qu'elle ne va tout simplement pas disparaître d'elle-même".
L'Association de coopération pour l'assistance et le développement en période de crise (WADI), une organisation de droits humains non gouvernementale germano-irakienne, avait mené des entretiens avec 1.408 femmes de plus de 14 ans entre septembre 2007 et mai 2008 dans les provinces d'Erbil et de Sulaimaniyeh, et la région du Germian/Kirkouk. Ils ont monté que 72,7% d'entre elles avaient subi la procédure, 77,9%à Sulaimaniyeh, 81,2% à Germian et 63% à Erbil.
HRW note que les origines de ces mutilations génitales au Kurdistan "ne sont pas claires", certaines femmes évoquant entre autres une coutume traditionnelle, d'autres une sunna islamique, alors que l'association des MGF avec l'islam "a été rejetée par de nombreux érudits et théologiens musulmans".
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 6.000 fillettes sont excisées chaque jour dans le monde. D'après l'ONU, environ 70 millions de filles et de femmes dans 27 pays d'Afrique et du Moyen-Orient ont subi cette procédure qui les prive de plaisir lors des relations sexuelles et peut provoquer des rapports douloureux et des complications lors de l'accouchement. AP
© La Presse Canadienne, 2010
 

Turquie / Le côté silencieux du conflit kurde


Burcin Belge
"On n'entend pas beaucoup parler de ceux qui sont pris entre deux feux en période de guerre, les femmes et les enfants. Je suis l'une de ces enfants, née au milieu d'une guerre..."

Lawin a 23 ans et elle est Kurde. Elle n'avait qu'un an lorsqu'a été évacué son village, dans la région de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie. Sa famille vit maintenant à Istanbul où, lorsqu'elle a de la chance, la jeune femme travaille comme secrétaire. En ce moment, elle est au chômage.

"L'armée a évacué notre village. Nous avons déménagé à la sous-préfecture", se souvient-elle. "Tous les hommes de la famille ont été arrêtés durant les affrontements. Mon père a été le premier à être relâché. Nous nous sommes installés à Diyarbakir, puis à Istanbul. Mon père n'a jamais réussi à surmonter sa peur".

Avec sa grand-mère, ses parents et ses trois soeurs, Lawin habite Istanbul depuis ses neuf ans. Son frère aîné est réfugié en Allemagne. La "solitude" est le mot qui définit le mieux sa vision de la cité du Bosphore. "Mes premiers jours dans cette ville ont été très difficiles. Je ne parlais pas turc alors. Et comme le kurde était interdit à l'école, je ne pouvais même pas avoir d'amis kurdes. Cette période a été un profond silence. Je fais encore des rêves silencieux la nuit".

Chômage des parents, travail des enfants
Le père de Lawin a fini par trouver un emploi. Cependant, "nous n'aurions pas pu survivre sans l'argent que continuait à nous envoyer mon frère de l'étranger", note la jeune femme.

Sa mère n'aurait pas pu trouver d'emploi même si elle l'avait souhaité. Tout comme la grand-mère de Lawin et comme d'autres femmes kurdes, elle ne savait pas lire et ne parlait pas turc. "Ma mère venait d'un village, qu'est-ce qu'elle pouvait faire dans une ville ? En plus, les hommes craignaient de perdre leur emprise sur leurs épouses et leurs filles. Ils les ont enfermées à la maison. Au bout d'un moment, les femmes se sont mises à faire de la couture et de la broderie depuis chez elles. Mais lorsque les parents n'avaient pas d'emploi, la responsabilité de gagner de l'argent revenait aux enfants. Ils ont commencé à travailler dans la rue ou dans des ateliers dépourvus de sécurité. Ils ne pouvaient pas aller à l'école".

Entre 1984 et 1999, 3.500 villages et hameaux ont été évacués, selon des statistiques non-officielles. Le ministère de l'Intérieur chiffre à 358.335 le nombre de personnes contraintes à une migration forcée, tandis que l'évaluation des ONG se situe entre un et quatre millions. Les personnes déplacées n'ont reçu aucune aide financière, ni aucune assistance pour l'alimentation, le logement, l'éducation, la santé ou l'emploi. Elles ont rejoint les rangs des destitués urbains.

La guerre dans la province de Diyarbakir, les préjugés à Istanbul

Lawin attire l'attention sur un autre problème important rencontré à Istanbul.
"Là-bas, la guerre qui se poursuivait. Et ici, les préjugés. Si l'on est kurde, on est primitif, ignorant, on est un traître potentiel, on a beaucoup d'enfants. Le Kurde mange le pain du Turc. Si vous êtes une femme kurde, vous êtes assez libre pour aller dans les montagnes mais votre premier devoir est de rester à la maison et de faire des enfants".

Qui est la femme kurde en réalité?
"Dans les années 1980, c'était la mère en pleurs. Dans les années 1990, c'était une combattante dans les montagnes, une leader au premier rang des manifestations de rue. A la maison, elle fait l'honneur de son mari en perpétuant les traditions, elle est victime de la violence masculine. Après la fin des années 1990, elle joue un rôle actif dans les ONG et les partis politiques. Elle est le sujet politique capable de s'opposer à l'homme quand c'est nécessaire. Aujourd'hui, sur les vingt parlementaires kurdes qui siègent à l'Assemblée nationale turque, huit sont des femmes".

Lawin pense qu'avec le ralentissement des affrontements armés en 1998, le rôle et les attentes des femmes ont changé. Celles qui étaient descendues dans la rue pour prendre part au mouvement kurde ont dû regagner leur foyer. Ensuite, elles ont commencé à formuler leurs revendications.

Lawin estime qu'une "domination masculine" est à l'oeuvre dans le mouvement kurde. "Les relations claniques, les liens familiaux et la gouvernance sont devenus des concepts importants. Les hommes avaient toujours le dernier mot. Les femmes ne pouvaient pas briser les chaînes de leur foyer et surmonter la violence domestique".

Les femmes oeuvrent pour elles-mêmes
Des femmes kurdes ont fondé Ka-Mer (le centre des femmes) à Diyarbakir il y a onze ans pour combattre les violences faites aux femmes. Aujourd'hui, Ka-Mer lutte contre les "crimes d'honneur", la polygamie, les mariages forcés et précoces et les autres formes de violences dans 23 villes de l'est et du sud-est de la Turquie où la population est majoritairement kurde.

La ligne d'urgence de Ka-Mer Diyarbakir a déjà reçu en tout les demandes de 2.527 femmes, toutes victimes de violences psychologiques - suivent les violences économiques, physiques et sexuelles. Plus de la moitié des mariages sont arrangés, les fiançailles ayant parfois lieu dès l'enfance. Il n'est pas rare non plus que lorsque le mari a été tué, la veuve soit contrainte d'épouser son beau-frère. Ces méthodes de mariage semblent avoir diminué au cours des dernières années mais la polygamie perdure. En général, les noces sont célébrées lorsque les femmes ont entre 14 et 20 ans. Autre point à relever : 85% des femmes requérant l'aide d'urgence de Ka-Mer n'occupent pas un emploi rémunéré.

Ka-mer est sans doute le plus connu des centres pour les femmes dans la province. Cependant, le nombre d'organisations faisant un travail similaire dans la région ou dans les grandes métropoles où vivent d'importantes populations kurdes ne doit pas être sous-estimé.

C'est encore loin, la paix?
Lawin résume la situation ainsi : "Je suis désorientée. Auparavant, j'étais très en colère. Mais maintenant, je peux comprendre que la douleur de la mère du guérillero ne justifie pas plus de choses que celle de la mère du soldat. Je ne veux pas prendre parti".
"Nous voulons la paix", clame-t-elle. "Parce que nous savons très bien ce qu'est la guerre. La vengeance n'amène que la mort. Il est important que nous fassions front contre toutes les violences".

Que s'est-il passé en Turquie?
Le Parti des travailleurs kurdes (PKK) est entré en lutte armée contre l'armée turque en 1984, exigeant la reconnaissance de l'identité et de la langue kurdes ainsi que le droit à l'autodétermination. On estime qu'entre 12 et 20 millions de Kurdes vivent dans les provinces de l'est et du sud-est de la Turquie. Il est difficile d'avancer un chiffre plus précis car le recensement ne pose pas de question sur l'identité ethnique.

Les affrontements ont perduré pendant des années, affectant tout le pays. En 24 ans, entre 30.000 et 40.000 personnes ont perdu la vie, des rebelles du PKK, des membres des services de sécurité, des gardes de villages kurdes et des civils. Des journalistes, des hommes d'affaires, des écrivains, des défenseurs des droits de l´homme et des responsables de partis politiques kurdes ont été tués par des suspects non-identifiés ou portés disparus durant leur détention.
Les armes se sont tues en 1999 lorsque le dirigeant du PKK a été arrêté au Kenya et transféré en Turquie pour son procès. Mais la trêve a été rompue en 2004: le PKK a repris sa lutte, utilisant ces dernières années des bases dans le nord de l'Irak. L'armée turque a récemment fait plusieurs incursions en Irak pour y attaquer les bases du PKK.

Les statistiques officielles et officieuses et l'histoire de Lawin racontent en fait une seule et même chose : en temps de guerre, les femmes et les enfants sont toujours - et de loin - la population la plus durement touchée. Ce sont les premiers perdants, les sacrifiés, les victimes. Et c'est pour cela que l'appel de Lawin en faveur de la "paix" prend tout son sens.
Burcin Belge
(16/04/2008)



Κυριακή 9 Ιανουαρίου 2011

La rébellion kurde embarrasse aussi l'Iran
LE MONDE pour Le Monde.fr | 22.06.10 Istanbul, correspondance

La Turquie, engagée dans une lutte contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) depuis 1984, n'est pas la seule à devoir faire face à une rébellion kurde dans la région.La frontière est une notion toute relative dans les montagnes du Kurdistan, une région située à cheval sur la Turquie, l'Irak et l'Iran.

Le régime de Téhéran mène lui aussi de vastes opérations contre ses rebelles kurdes, ceux du PJAK (Parti pour une vie libre au Kurdistan), la branche iranienne du PKK. Comme en Turquie, la guérilla kurde, placée sur la liste noire des mouvements terroristes par les Etats- Unis et par l'Union européenne, réclame une autonomie politique et des droits culturels et sociaux élargis pour les citoyens kurdes.
Depuis plusieurs années, en Iran, les provinces de l'Ouest sont agitées par des mouvements de contestation et par des violences. Des accrochages à la frontière irakienne, entre Gardiens de la révolution (l'armée idéologique du régime iranien) et membres du PJAK ont fait au moins 4 morts le 16 juin.
Plusieurs militants kurdes ont été condamnés à mort par pendaison ces derniers mois dans une vague de répression politique sans précédent, et le pilonnage des positions rebelles, côté irakien, s'est intensifié. Quelques centaines de villageois kurdes ont été obligés de fuir la zone et au moins quatre d'entre eux ont trouvé la mort après les récents bombardements iraniens.
Surtout, les troupes iraniennes, comme celles de Turquie, n'hésitent plus à pénétrer en territoire irakien pour poursuivre les rebelles et à mener des opérations transfrontalières, seules ou conjointement avec Ankara. Le commandement du PJAK est retranché avec celui du PKK dans les hauteurs des monts Qandil, dans le nord de la région kurde d'Irak, d'où il mène des attaques meurtrières.
"VIOLATION MANIFESTE DE LA SOUVERAINETÉ DE L'IRAK"
Depuis début juin, les soldats iraniens multiplient les incursions au-delà de leur frontière. Déjà en mai, un hélicoptère avait franchi la ligne pour attaquer un village. En décembre 2009, Téhéran avait partiellement occupé, pendant trois jours, le champ pétrolier de Fakka situé à l'intérieur des limites de l'Irak, provoquant une vive inquiétude à Bagdad. Ces interventions de la Turquie et de l'Iran, deux rivaux dans la région qui se sont rapprochés à la faveur de la crise sur le nucléaire iranien, mécontentent l'Irak.
Le ministre irakien des affaires étrangères, Hoshyar Zebari, un Kurde, a critiqué une "violation manifeste de la souveraineté de l'Irak". Le but de l'Iran est aussi de tester la réaction de la nouvelle majorité politique issue des élections nationales irakiennes du 7 mars. Téhéran soutient l'alliance chiite qui pourrait former le nouveau gouvernement.
Les Gardiens de la révolution, mobilisés le long de la frontière irakienne, décrivent les attaques du PJAK comme une tentative de déstabilisation du régime par les Etats-Unis et Israël, régulièrement accusés de soutenir les rebelles kurdes. "La présence de forces américaines et israéliennes sont la raison de nos mouvements dans la région", a estimé le général iranien Mehdi Moini.
Les montagnes frontalières sont étroitement surveillées. C'est là que trois "randonneurs" américains ont été arrêtés en juillet 2009 alors qu'ils avaient franchi, "par erreur", la frontière avec l'Iran après une excursion au Kurdistan irakien. Accusés d'espionnage, ils sont toujours détenus par Téhéran.

Guillaume Perrier
Entre Turcs et rebelles kurdes, le retour au conflit armé
LE MONDE | 22.06.10 Istanbul Correspondance

Les troupes turques se sont déployées, lundi 21 juin, dans les régions frontalières de l'Irak, conduisant la plus vaste opération militaire menée depuis 2008 contre la guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Des commandos, héliportés sur les crêtes montagneuses, ont pénétré de 10 kilomètres en territoire irakien au cours du week-end pour tenter d'encercler les rebelles.

Des bombardements aériens ont frappé les bases arrière dans lesquelles se retranchent plusieurs milliers de membres du PKK, de l'autre côté de la frontière. "Nous allons noyer le PKK dans son propre sang", a juré, dimanche, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, à Van, après une cérémonie de funérailles pour des soldats tués par "l'organisation terroriste (...) Ils ne vaincront jamais".
La Turquie a lancé des représailles de grande ampleur pour répondre à l'attaque, samedi, de la caserne d'un village, dans la région de Semdinli, à l'extrême sud-est du pays, qui a fait 23 morts dont 11 soldats, selon l'état-major turc. Dans un communiqué, le commandement du PKK affirme, lui, avoir tué 37 soldats et saisi des armes, dans cette embuscade menée par près de 300 hommes.
Le président turc, Abdullah Gül, a convoqué lundi en urgence les hauts responsables, civils et militaires, chargés de la lutte antiterroriste, après cette nouvelle flambée de violence. Depuis un mois, les accrochages sont quotidiens et s'étendent bien au-delà de la zone de population majoritairement kurde, le foyer habituel.
Le PKK, qui a rompu son cessez-le-feu le 31 mai, a annoncé vouloir propager ses attaques "dans toutes les villes de Turquie". Dans l'est et le sud du pays, une cinquantaine de soldats ou de miliciens supplétifs ont été tués en deux mois.
L'armée turque affirme avoir abattu plus de 130 rebelles depuis mars, dont une centaine dans des frappes aériennes en territoire irakien, fin mai. Au moins deux civils dans des villages auraient également été tués par ces bombardements, selon des sources kurdes.
Pour accroître la pression contre le PKK, M. Gül a prôné, lundi, le renforcement de la coopération lancée avec les pays frontaliers également concernés par la question : l'Irak et l'Iran. Le leader kurde du nord de l'Irak, Massoud Barzani, ne semble avoir d'autre choix que de laisser faire. Début juin, il s'est rendu pour la première fois en visite officielle à Ankara. Un signe de ralliement alors que les entreprises turques multiplient les investissements et les projets économiques au Kurdistan.
L'Iran, lui, mène la chasse aux rebelles kurdes du PJAK (Parti pour une vie libre au Kurdistan), la branche iranienne du PKK, également interdite. Ce mois-ci, Téhéran a mené des incursions au-delà de sa frontière avec l'Irak. Enfin, lundi, les Etats-Unis ont confirmé leur soutien à la Turquie : "Nous sommes prêts à examiner de manière urgente toute demande de l'armée ou du gouvernement turcs. (...) Le PKK est un ennemi commun", a précisé l'ambassadeur des Etats-Unis à Ankara, James Jeffrey.
Cette escalade militaire intervient après plusieurs mois de tensions politiques et sociales autour de la question kurde. La politique d'ouverture annoncée en 2009 par Recep Tayyip Erdogan a surtout coïncidé avec l'arrestation de nombreux adolescents et de dizaines de militants dans les villes de l'est du pays, accusés d'être liés au KCK, présenté comme l'extension urbaine du PKK.
Dans cette affaire, la justice a inculpé 151 personnes, samedi, dont Osman Baydemir, le maire - très populaire - de Diyarbakir, et plusieurs autres élus, accusés de reverser une partie de leurs salaires à l'organisation. Les poursuites frappent aussi avocats et journalistes. En mai, le rédacteur en chef du journal Welat, publié en langue kurde à Diyarbakir, a été condamné à 166 ans de prison.
Le gouvernement de M. Erdogan ne prend pas de risques à l'approche d'élections législatives, programmées avant l'été 2011. Les funérailles des "martyrs" turcs tombés au combat et la crainte d'une contagion aux grandes villes de l'ouest du pays réveillent le nationalisme turc. Et la provocation lancée par le PKK en octobre 2009, lorsqu'une "délégation pour la paix" a été envoyée d'Irak et accueillie triomphalement par des dizaines de milliers de personnes à la frontière, a été très mal ressentie. Au lieu d'une amnistie les membres de ce groupe ont été traînés en justice.
Chez les Kurdes aussi le nationalisme prospère. Mais, depuis son île-prison en mer de Marmara, le fondateur du PKK, Abdullah Öcalan, a reconnu ne plus contrôler les décisions prises par les chefs militaires dans les montagnes de Qandil, en Irak, et mis en évidence les divisions au sein du mouvement. Affaibli militairement, coupé de soutiens, le PKK tente de survivre politiquement, dans une région où l'influence de la Turquie s'étend.
Guillaume Perrier


Nouvel échec du dialogue
Août 2009
25e anniversaire du déclenchement de la guérilla du PKK. Le gouvernement turc lance un plan "d'ouverture démocratique" en direction des Kurdes.
Octobre
Retour en Turquie d'une délégation "pour la paix". Envoyée par le PKK depuis l'Irak, elle est accueillie par des dizaines de milliers de personnes à la frontière de Habur.
Décembre
Vagues d'arrestations contre des représentants du mouvement politique kurde légal, le DTP, parmi lesquels plusieurs maires élus. Le DTP est interdit.
19 mai 2010
Attaque d'un poste militaire à Semdinli : 23 morts, dont 11 soldats. Le lendemain, une opération aérienne est menée par l'armée turque contre les camps du PKK en Irak. La première depuis 2008.
31 mai
Attaque d'une base militaire à Iskenderun : 6 soldats tués.
21 juin
Incursion des troupes turques en territoire irakien.
Article paru dans l'édition du 23.06.10

En Turquie, des centaines d'enfants kurdes envoyés en prison pour "terrorisme"
LE MONDE | 18.06.10 | Istanbul Correspondance

Le gouvernement turc avait promis une réforme de la loi antiterroriste avant les vacances parlementaires estivales. Après plusieurs mois d'attente, un texte devrait être mis à l'agenda au cours du mois de juin. Le sort des "enfants lanceurs de pierres", des mineurs arrêtés en marge de manifestations pro-kurdes dans l'Est de la Turquie et condamnés à de lourdes peines par la justice, préoccupe sérieusement les organisations de défense des droits de l'homme.

Le durcissement de la législation antiterroriste turque, en 2006, a conduit des centaines de jeunes, âgés de 12 ans à 18 ans, en prison. "Près de 4 000 ont été détenus, jugés et condamnés comme s'ils étaient des adultes", explique Mehmet Atak, porte-parole de l'Appel à la justice pour les enfants, qui rassemble avocats et artistes. Actuellement, 350 adolescents sont incarcérés pour des faits mineurs, certains condamnés à des peines allant jusqu'à trente-huit ans de prison.
Berivan, une jeune Kurde de 15 ans, a été arrêtée en 2009 par la police de Diyarbakir, dans l'est de la Turquie, après une manifestation en faveur d'Abdullah Öcalan, le leader emprisonné du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Identifiée par une photo, un foulard sur le nez, elle a nié avoir lancé des pierres sur les policiers antiémeute. Malgré une absence de preuves, la justice lui a infligé huit ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste.
Osman, 14 ans, affirme, lui, qu'il a été pris sur le chemin entre l'école et la maison, son cahier de classe sous le bras. Il a été condamné à plus de quatre ans de prison. Le simple soupçon de participation à un rassemblement en faveur des rebelles du PKK peut suffire.
A Adana, Baran a pris dix ans ferme. Pour preuve de sa culpabilité, la police avait trouvé dans sa poche un demi-citron, utilisé pour se protéger des gaz lacrymogènes.
Selon Amnesty International, qui a publié, le 17 juin, un rapport sur ces enfants kurdes, "la Turquie doit cesser les procès injustes contre les enfants au titre de la loi antiterroriste". L'organisation dénonce des procédures arbitraires, mais également des "violations des droits constatées pendant leur arrestation, leur détention et leur procès".
Mauvais traitements
Les cas de violences et de mauvais traitements sont courants. Les témoignages recueillis par Amnesty International montrent que les adolescents côtoient parfois des prisonniers de longue durée. Ils n'ont accès à la douche qu'une fois par semaine. Surtout, ils abandonnent, en entrant en prison, leur espoir d'intégrer un lycée ou une université, faute d'encadrement scolaire.
Amed, 14 ans, vient de sortir après huit mois de détention provisoire. Ce blondinet à la voix fluette raconte fièrement sa vie derrière les barreaux. "C'était dur, les gardiens nous battaient", souffle-t-il. A la sortie, le collège ne voulait plus de lui. Au désespoir de son père, la détention a radicalisé le garçon. "Que vais-je faire maintenant ? Je n'ai plus qu'à partir dans la montagne", lance-t-il, provocateur, désignant les camps du PKK.
La réforme prévue par le gouvernement pourrait alléger les peines pour les cas de premier délit et juger les enfants devant une cour pour mineurs. Le ministre de la justice, Sadullah Ergin, veut également bâtir de nouvelles prisons mieux adaptées. Mais "les lanceurs de pierre", qui défient traditionnellement la police après les manifestations, ont été arrêtés par centaines depuis 2007.
Dans toutes les villes du Sud-Est, les familles sont à cran. Le gouvernement turc avait annoncé une "ouverture démocratique" en direction des 15 millions de Kurdes de Turquie. Malgré le tollé, il a tardé à réagir et à modifier la loi, de peur d'être accusé de laxisme par les partis nationalistes. Les combats entre le PKK et l'armée turque se sont multipliés ces dernières semaines, et le 31 mai, le cessez-le-feu unilatéral a été rompu par les rebelles.

Guillaume Perrier
Βίαιες συγκρούσεις μεταξύ του ΡΚΚ και του τουρκικού στρατού.

LEMONDE.FR | 19.06.10 |
Το Εργατικό Κόμμα του Κουρδιστάν (PKK, Κούρδοι αντάρτες της Τουρκίας) πρόκειται να αρχίσει επιθέσεις σε όλες τις πόλεις στην Τουρκία, εάν ο στρατός συνεχίζει την πολιτική της στρατιωτικής αντιπαράθεσης, ανέφερε το Σάββατο 19 Ιουνίου ο Ahmed Denis, υπεύθυνος για τις εξωτερικές σχέσεις του ΡΚΚ στο Βόρειο Ιράκ.
"Η Τουρκία θέλει να μας οδηγήσει σε πόλεμο. Δεν είναι έντιμη για το κουρδικό ζήτημα και δεν θέλει να χειριστεί αυτό το ζήτημα με ειρηνικό τρόπο," είπε ο Ahmed Denis στο Erbil, πρωτεύουσα της αυτόνομης περιφέρειας του ιρακινού Κουρδιστάν.
Ο εκπρόσωπος του ΡΚΚ έκανε τη δήλωση αυτή, μετά το βομβαρδισμό  από τη τουρκική πολεμική αεροπορία  το Σάββατο θέσεων των Κούρδων ανταρτών στο Βόρειο Ιράκ όπου η οργάνωση αυτή, που θεωρείται τρομοκρατική από τη Τουρκία και πολλές άλλες χώρες, έχει βάσεις. Δώδεκα αντάρτες σκοτώθηκαν.
Ο τουρκικός στρατός απαντούσε σε μια επίθεση σε στρατιωτικό φυλάκιο στα σύνορα όπου σκοτώθηκαν οκτώ στρατιώτες και τραυματίστηκαν άλλοι 14. Μια ομάδα  ανταρτών επιτέθηκε τη νύκτα της Παρασκευής προς Σάββατο σε  σταθμό της χωροφυλακής που βρίσκεται μεταξύ Τουρκίας και Ιράκ κοντά στο Semdinli, στο άκρο της Νοτιοανατολικής Τουρκίας.
ΕΝΤΑΤΙΚΟΠΟΊΗΣΗ ΤΩΝ ΜΑΧΩΝ.
Αυτή η επίθεση από το PKK έλαβε χώρα την επόμενη των προειδοποιήσεων από έναν αρχηγό του στρατού, ο Στρατηγός  Fahri Kir, ο οποίος δήλωσε τη Παρασκευή σε συνέντευξη τύπου ότι αναμένεται μια εντατικοποίηση των μαχών. Ο Στρατηγός ανακοίνωσε επίσης ότι τουλάχιστον 130 αντάρτες είχαν σκοτωθεί από το Μάρτιο στην Τουρκία και κατά τη διάρκεια μιας αεροπορικής επιδρομής εναντίον των στρατοπέδων του ΡΚΚ στο Βόρειο Ιράκ. Δήλωσε επίσης ότι στο ίδιο διάστημα σκοτώθηκαν 43 μέλη των δυνάμεων ασφαλείας.
Ο Πρωθυπουργού Ρετζέπ Ταγίπ Ερντογάν από τη πλευρά του κατηγόρησε το ΡΚΚ ότι επιδιώκει το σαμποτάρισμα μιας πρωτοβουλίας της κυβέρνησης που στοχεύει στην ενίσχυση των δικαιωμάτων των Κούρδων και στην ανάπτυξη επενδύσεως στην περιφέρεια της Νοτιοανατολικής Ανατολίας, για να θέσει τέρμα στη σύγκρουση που συνεχίζεται από το 1984.
Το «Κουρδικό Άνοιγμα» που ανακοινώθηκε πέρυσι, γνώρισε ήδη σοβαρά πλήγματα με το κλείσιμο του κυριοτέρου  προ-κουρδικού κόμματος της Τουρκίας, με διάφορα κύματα συλλήψεων Κούρδων αγωνιστών, την συνέχιση της βίας στη Νοτιοανατολική χώρα και την έντονη αντίθεση των εθνικιστικών κύκλων. Οι βιαιότητες έχουν αυξηθεί μετά από την αγγελία το τελευταίο μήνα του φυλακισμένου αρχηγού του PKK, Abdullah Öcalan, ότι  εγκαταλείπει τις προσπάθειές του για διάλογο με την  Άγκυρα.
Παρά τις κυβερνητικές ανακοινώσεις, εκατοντάδες Κούρδων αγωνιστών έχουν συλληφθεί  το τελευταίο έτος στα πλαίσια μιας έρευνας στους ύποπτους για  υποστήριξη του ΡΚΚ. Σύντομα, ένα δικαστήριο πρέπει να αναγγείλει το κατηγορητήριο ενοχοποιητικό για 150 απ’ αυτούς. Η Κουρδική σύγκρουση στην Τουρκία έχει κάνει περισσότερα από 45. 000 νεκρούς, σύμφωνα με το στρατό.