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Δευτέρα 8 Οκτωβρίου 2012

Grèce-Allemagne : qui doit à qui ? (2) Créanciers protégés, peuple grec sacrifié

Eric Toussaint[2]

C’est une obligation morale que de s’élever contre les discours mensongers à propos de la prétendue solidarité dont feraient preuve les gouvernants des pays les plus forts de la zone euro à l’égard du peuple grec et d’autres pays fragilisés (Irlande, Portugal, Espagne…). Les faits contredisent leurs propos relayés de manière permanente par les médias dominants.

Commençons par une petite vérification pratique. Connectez-vous sur Internet et tapez « La Grèce a bénéficié » dans un moteur de recherche. Vous constaterez combien de médias reprennent la rengaine selon laquelle ce pays fait l’objet d’une aide considérable. Par exemple, Hans-Werner Sinn[3], un des économistes les plus influents en Allemagne, conseiller du gouvernement d’Angela Merkel, n’hésite pas à affirmer : « La Grèce a bénéficié d'une aide extérieure de 460 milliards d'euros au travers de diverses dispositions. L'aide apportée jusqu'ici à la Grèce représente donc l'équivalent de 214 % de son PIB, soit environ dix fois plus que ce dont l'Allemagne a bénéficié grâce au plan Marshall. Berlin a apporté environ un quart de l'aide fournie à la Grèce, soit 115 milliards d'euros, ce qui représente au moins dix plans Marshall ou deux fois et demi un Accord de Londres. »[4]
Tout ce calcul est faux. La Grèce n’a pas du tout reçu un tel montant de financement et ce qu’elle a reçu ne peut pas être sérieusement considéré comme de l’aide. Hans-Werner Sinn met de manière scandaleuse sur le même pied l’Allemagne à l’issue de la seconde guerre mondiale que les dirigeants nazis avaient provoquée et la Grèce des années 2000. En outre, il fait l’impasse sur les sommes réclamées à juste titre par la Grèce à l’Allemagne suite aux dommages subis pendant l’occupation nazie[5] ainsi que l’emprunt forcé que l’Allemagne nazie a imposé à la Grèce. La dette de l’Allemagne à l’égard de la Grèce s’élève au bas mot à une centaine de 100 milliards d’euros. Comme l’écrit le site A l’encontre sur la base des travaux de Karl Heinz Roth, historien du pillage de l’Europe occupée par l’Allemagne nazie[6] : « L’Allemagne n’a payé à la Grèce que la soixantième partie (soit 1,67%) de ce qu’elle lui doit comme réparation des dévastations de l’occupation entre 1941 et 1944. »
Une série d’arguments solides doivent être avancés pour démontrer la malhonnêteté intellectuelle du propos de Hans-Werner Sinn, des gouvernants allemands et des médias à leur service. Ce qui va suivre ne vaut pas seulement pour la Grèce, on pourrait mener un exercice en certains points comparables à propos de la supposée aide apportée aux pays de l’ex bloc de l’Est qui font partie de l’Union européenne, du Portugal, de l’Irlande, de l’Espagne… Mais comme on le verra dans la troisième partie de cette série d’articles, les relations entre l’Allemagne et la Grèce ont une histoire qui mérite d’être prise en compte.
I. Les plans d’« aide » servent les intérêts des banques privées, pas ceux du peuple grec
Les plans d’« aide » mis en place depuis mai 2010 ont d’abord servi à protéger les intérêts des banques privées des pays les plus forts de la zone euro qui avaient augmenté énormément leurs prêts tant au secteur privé qu’aux pouvoirs publics grecs au cours des années 2000. Les prêts accordés à la Grèce par la Troïka depuis 2010 ont servi à rembourser les banques privées occidentales et à leur permettre de se dégager en limitant au minimum leurs pertes. Ils ont aussi servi à recapitaliser les banques privées grecques dont certaines sont des filiales des banques étrangères, françaises en particulier.
Encadré : Les plans d’« aide » ont servi à protéger les intérêts des banques privées des pays les plus forts de la zone euro
La dette du secteur privé grec s’est largement développée au cours des années 2000. Les ménages, pour qui les banques et tout le secteur commercial privé (grande distribution, automobile, construction…) proposaient des conditions alléchantes, ont eu recours à l’endettement massif, tout comme les entreprises non financières et les banques qui pouvaient emprunter à bas coût (taux d’intérêts bas et inflation plus forte que pour les pays les plus industrialisés de l’Union européenne tels que l’Allemagne, la France, le Benelux). Cet endettement privé a été le moteur de l’économie de la Grèce. Le tableau ci-dessous montre que l’adhésion de la Grèce à la zone euro en 2001 a boosté les entrées de capitaux financiers qui correspondent à des prêts ou à des investissements de portefeuille (Non-IDE dans le tableau, c’est-à-dire des entrées qui ne correspondent pas à des investissements de longue durée) tandis que l’investissement de longue durée (IDE – Investissement direct à l’étranger) a stagné.

Source: FMI[7]

Avec les énormes liquidités mises à leur disposition par les banques centrales en 2007-2009, les banques de l'ouest européen (surtout les banques allemandes et françaises, mais aussi les banques belges, néerlandaises, britanniques, luxembourgeoises, irlandaises…) ont prêté massivement à la Grèce (au secteur privé et aux pouvoirs publics). Après 2001, l’adhésion de la Grèce à l’euro lui a valu la confiance des banquiers, pensant que les grands pays européens leur viendraient en aide en cas de problème. Ils ne se sont pas préoccupés de la capacité de la Grèce à rembourser le capital prêté à moyen terme et ont considéré qu'ils pouvaient prendre des risques très élevés en Grèce. L’histoire leur a donné raison jusqu’ici : la Commission européenne et, en particulier, les gouvernements français et allemands ont apporté un soutien sans faille aux banquiers privés d’Europe occidentale.

Le graphique ci-dessous montre que les banques des pays de l’ouest européen ont augmenté leurs prêts à la Grèce une première fois entre décembre 2005 et mars 2007 (pendant cette période, le volume des prêts a augmenté de 50%, passant d’un peu moins de 80 milliards à 120 milliards de dollars). Alors que la crise des subprimes avait éclaté aux Etats-Unis, les prêts ont de nouveau augmenté fortement (+33%) entre juin 2007 et l’été 2008 (passant de 120 à 160 milliards de dollars), puis ils se sont maintenus à un niveau très élevé (environ 120 milliards de dollars). Cela signifie que les banques privées d’Europe occidentale ont utilisé l’argent que leur prêtaient massivement et à bas coût la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale des Etats-Unis pour augmenter leurs prêts à des pays comme la Grèce[8]. Là-bas, les taux étant plus élevés, elles ont pu faire de juteux profits. Les banques privées ont donc une très lourde part de responsabilité dans l’endettement excessif de la Grèce.



Evolution des engagements des banques d’Europe occidentale à l’égard de la Grèce
(en milliards de dollars)
Source: BRI - BIS consolidated statistics, ultimate risk basis[9]

Comme le montre l’infographie ci-dessous, l’écrasante majorité des dettes grecques est détenue par des banques européennes, à commencer par des banques françaises, allemandes, italiennes, belges, néerlandaises, luxembourgeoises et britanniques.
Détenteurs étrangers (quasi exclusivement des banques étrangères et d’autres sociétés financières) des titres de la dette grecque (fin 2008)[10]
Les prêts accordés par les gouvernements de la zone euro (directement ou via le Fonds européen de stabilité financière mis en place à partir de 2010) visaient en réalité notamment à garantir que la Grèce continue à rembourser les banques des pays d’Europe occidentale (les banques françaises et allemandes étaient les plus exposées en Grèce). En somme, l’argent prêté à la Grèce est retourné dans les caisses des banques allemandes, françaises et autres au titre du remboursement des titres grecs que ces banques ont achetés en masse jusque fin 2009[11]. Il est retourné aussi dans la trésorerie des pays prêteurs, dans celle de la BCE, du FMI et du FESF (voir plus loin).
------Fin de l’encadré------
2. Les prêts accordés à la Grèce rapportent de l’argent… hors de Grèce !
Les prêts accordés à la Grèce sous la houlette de la Troïka sont rémunérés. Les différents pays qui participent à ces prêts gagnent de l’argent. Quand le premier plan de prêt de 110 milliards d’euros a été adopté, Christine Lagarde, alors ministre des finances de la France[12], a fait observer publiquement que la France prêtait à la Grèce à un taux de 5% alors qu’elle empruntait elle-même à un taux nettement inférieur.
La situation est tellement scandaleuse (un taux élevé a aussi été appliqué à l’Irlande à partir de novembre 2010 et au Portugal à partir du mai 2011) que les gouvernements prêteurs et la Commission européenne ont décidé en juillet 2011 que le taux exigé de la Grèce serait en fait réduit[13]. Quel aveu ! Bien que cette décision soit entrée en pratique, la différence entre le taux d’emprunt auquel ces pays se financent et le taux qui est exigé de la Grèce est restée importante.
Sous les protestations du gouvernement grec et face au profond mécontentement populaire qui s’exprime par de fortes mobilisations sociales en Grèce, les pays prêteurs ont fini par décider de ristourner à la Grèce une partie des revenus qu’ils tirent des crédits octroyés à Athènes[14]. Mais cela revient à redonner une pièce après avoir fait les poches du peuple grec.
3. La crise de la zone euro fait baisser le coût de la dette pour l’Allemagne et les autres pays forts
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Les pays qui dominent la zone euro tirent profit du malheur de ceux de la périphérie (Grèce, Portugal, Irlande, Espagne, pays de l’ex bloc de l’Est membres de l’UE). L’aggravation de la crise de la zone euro due à la politique menée par ses dirigeants et non à cause de phénomènes extérieurs entraîne un déplacement des capitaux de la Périphérie vers le Centre. L’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Finlande, le Luxembourg, l’Autriche et la Belgique en bénéficient grâce à une réduction très forte du coût du financement de leurs dettes.
Le 1er janvier 2010, l’Allemagne devait promettre un taux d’intérêt de 3,4% pour émettre des bons à 10 ans (avant la crise grecque et celle de la zone euro) alors que le 23 mai 2012, le taux à 10 ans était passé à 1,4%. Cela correspond à une diminution de 60% du coût du financement[15]. Selon le quotidien financier français Les Echos, « un calcul approximatif montre que les économies générées grâce à la baisse des taux du coût de financement depuis 3 ans s’élève à 63 milliards d’euros »[16]. Somme à comparer aux 15 milliards (sur 110 répartis entre les différents créanciers) effectivement prêtés (avec intérêt – voir plus haut) par l’Allemagne entre mai 2010 et décembre 2011 à la Grèce dans le cadre de sa contribution au premier plan d’« aide » de la Troïka. Le total des engagements allemands envers la Grèce, si on additionne les décisions européennes prises entre 2010 et 2012, s’élève à 67 milliards d’euros. Mais attention, la majeure partie de cette somme n’est pas encore déboursée tandis que l’économie réalisée selon le calcul des Echos s’élève déjà à 63 milliards d’euros.
Nous avons évoqué les taux à 10 ans et à 6 ans payés par l’Allemagne pour emprunter. Si on prend le taux à 2 ans, l’Allemagne a par exemple émis des titres de cette maturité le 23 mai 2012 à un taux d’intérêt nul[17]. Début 2012, l’Allemagne a emprunté à 6 mois la somme de 3,9 milliards d’euros à un taux d’intérêt négatif. A ce propos, Le Soir écrivait le 23 mai 2012 : « les investisseurs vont recevoir au terme de ces six mois un tout petit moins (0,0112%) que ce qu’ils ont prêté »[18].
S’il y avait une once de vérité de vérité dans le flot de mensonges à propos de la Grèce (du Portugal, de l’Espagne…), on pourrait lire que la Grèce permet à l’Allemagne et aux autres pays forts de la zone euro d’épargner des sommes considérables. La liste des avantages tirés par l’Allemagne et les autres pays du Centre doit être complétée par les éléments suivants.
4. Programme de privatisation dont bénéficient les entreprises privées des pays du Centre
Les politiques d’austérité imposées à la Grèce contiennent un vaste programme de privatisations[19] dont les grands groupes économiques, notamment allemands et français, pourront tirer profit car les biens publics sont vendus à des prix bradés.
A l’encontre cite et commente une longue interview donnée par Costas Mitropoulos, un des personnages chargés du programme de privatisation en Grèce, au quotidien suisse francophone Le Temps le 7 avril 2012 : « Les bureaux du Fonds hellénique de développement des actifs («Hellenic Republic Asset Development Fund») jouxtent, à Athènes, un musée consacré à l’histoire de la capitale grecque. Un symbole, tant le processus de privatisations mené par une vingtaine d’experts, sous la direction de l’ancien banquier Costas Mitropoulos, doit changer à terme le visage de la Grèce » avant d’ajouter : « C’est à ce fonds, constitué à la demande de l’Union européenne (UE), que l’Etat grec transfère au fur et à mesure les propriétés, les concessions et les participations qui doivent trouver acquéreur. Avec pour objectif, selon les plans initiaux de l’UE, d’engranger au moins 50 milliards d’euros de recettes d’ici à la fin 2017. » Costas Mitropoulos, banquier, a été actif à Genève et souligne que « le transfert des propriétés à notre fonds, par l’Etat grec, s’est accéléré ». Il poursuit : « Notre premier message à faire passer est : nous ne sommes pas l’Etat grec. Nous sommes un fonds indépendant chargé des privatisations, désormais propriétaire de 3% du territoire grec. Nous avons un mandat de trois ans. Nous sommes protégés contre les interférences politiques. »
Le journaliste du Temps insiste : « L’êtes-vous vraiment? Les privatisations, partout dans le monde, sont toujours très «politiques» et l’Etat grec, qui demeurera présent au capital de nombreuses sociétés, a très mauvaise réputation… »
La réponse est sans équivoque : «J’ai, comme banquier d’affaires, présidé aux destinées de l’une des plus importantes fusions-acquisitions en Grèce : le rachat, par le groupe international Watson, du groupe pharmaceutique hellénique Specifa pour près de 400 millions d’euros. Je connais les règles : un investisseur, pour être aujourd’hui intéressé par une privatisation grecque, doit pouvoir espérer tripler ou quadrupler sa mise. Un euro investi doit en rapporter trois ou quatre.»[20]
5. Les sacrifices imposés aux travailleurs permettent de contenir une poussée revendicative dans les pays du Centre
Les reculs sociaux infligés aux travailleurs grecs (mais aussi portugais, irlandais, espagnols…) mettent sur la défensive les travailleurs d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Autriche, de France, de Belgique… Leurs directions syndicales craignent de monter au combat. Elles se demandent comment revendiquer des augmentations salariales si dans un pays comme la Grèce, membre de la zone euro, on diminue le salaire minimum légal de 20% ou plus. Du côté des directions syndicales des pays nordiques (Finlande notamment), on constate même avec consternation qu’elles considèrent qu’il y a du bon dans le TSCG et les politiques d’austérité car ils sont censés renforcer la saine gestion du budget des Etats.
De nouveau sur l’accord de Londres de 1953 sur la dette allemande et le plan Marshall
Comme indiqué dans l’article « Grèce-Allemagne : qui doit à qui ? (1) L’annulation de la dette allemande à Londres en 1953 », les termes de l’accord signé à Londres tranchent radicalement avec la manière dont est aujourd’hui traitée la Grèce. De multiples conditions ont été réunies pour permettre à l’Allemagne de l’Ouest de se développer rapidement en permettant la reconstruction de son appareil industriel. Non seulement la dette contractée par l’Allemagne en-dehors des deux guerres mondiales a été réduite de plus de 60%, mais le règlement des dettes de guerre et le paiement des réparations aux victimes civiles et aux Etats ont été reportés à une date indéterminée : de fait, à la réunification allemande qui est intervenue en 1990 et au traité de paix qui a été signé à Moscou la même année entre les autorités des deux Allemagnes en cours d’unification, les Etats-Unis, l’URSS, le Royaume-Uni et la France. Le poids des réparations sur l’économie allemande a donc été longtemps différé. Et dans le cas des réparations dues la Grèce, celles-ci n’ont pas représenté le moindre effort de la part de l’Allemagne puisque les autorités allemandes refusent de donner suite aux demandes grecques.  
A la différence de ce qui s’était passé à l’issue de la première guerre mondiale, les puissances occidentales ont voulu après la seconde guerre mondiale éviter de faire peser sur l’Allemagne le poids de remboursements insoutenables car elles ont considéré qu’ils avaient favorisé l’accession du régime nazi au pouvoir. Les puissances occidentales voulaient également une Allemagne de l’Ouest forte économiquement (mais désarmée et occupée militairement) face à l’Union soviétique et ses alliés. Rien de tel n’est de mise avec la Grèce et les autres pays de la Périphérie au sein de l’Union européenne.
Pour atteindre cet objectif, non seulement le fardeau de la dette a été très fortement allégé et des aides économiques sous forme de dons ont été octroyées à l’Allemagne, mais surtout on lui a permis d’appliquer une politique économique tout à fait favorable à son redéploiement. Les grands groupes industriels privés ont pu se consolider, ceux-là mêmes qui avaient joué un rôle clé dans l’aventure militaire de la première guerre mondiale, dans le soutien aux nazis, dans le génocide des peuples juifs, tsiganes…, dans la spoliation des pays occupés ou annexés, dans la production militaire et l’effort logistique gigantesque de la seconde guerre mondiale. L’Allemagne a pu développer d’impressionnantes infrastructures publiques, elle a pu soutenir ses industries afin de satisfaire la demande locale et de conquérir des marchés extérieurs. L’Allemagne a même été autorisée à rembourser une grande partie de sa dette dans sa monnaie nationale. Pour rendre cela concret, il suffit de réfléchir à la situation qui a suivi l’accord de Londres de 1953. L’Allemagne rembourse par exemple à la Belgique et à la France une partie de ses dettes de l’entre deux guerres en deutsche marks. Ces deutsche marks qui n’avaient pas d’intérêt dans les échanges avec le reste du monde, Belges et Français ont essayé de s’en débarrasser rapidement en achetant des marchandises et des équipements fournis par l’économie allemande et contribué à refaire de l’Allemagne une grande puissance exportatrice.
De leur côté, la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, l’Estonie, la Slovénie et les autres pays périphériques de la zone euro doivent rembourser leurs dettes publiques en euros alors qu’ils en manquent vu leur déficit commercial face aux pays les plus forts de la zone euro. Dans le même temps, les puissances qui dominent la zone euro les obligent, via la Commission européenne et les traités adoptés, à mener des politiques qui les empêchent tant de satisfaire la demande de leur marché que d’exporter. S’ils veulent quand même réussir à exporter, ils sont poussés à réduire encore plus les salaires, ce qui comprime un peu plus la demande intérieure et accentue la récession. Le programme de privatisation achève de porter des coups à leur appareil industriel, à leurs infrastructures et à leur patrimoine en général.
Pour sortir de cette impasse, il faut mettre en œuvre un ensemble de mesures économiques et sociales en rupture radicale avec les politiques menées aujourd’hui, tant dans le cadre national qu’au niveau européen. Il faut donc réaliser un programme d’urgence face à la crise[21].
Prochainement : Grèce-Allemagne : qui doit à qui ? (3) portera sur le refus des dirigeants allemands de verser les réparations dues au peuple grec suite à l’occupation nazie







[1] Voir le premier article de la série: « Grèce-Allemagne : qui doit à qui ? (1) L’annulation de la dette allemande à Londres en 1953 », http://cadtm.org/Grece-Allemagne-qui-doit-a-qui-1-L, publié le 29 septembre 2012.

[2] Eric Toussaint, maître de conférence à l’université de Liège, est président du CADTM Belgique (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde, www.cadtm.org) et membre du conseil scientifique d’ATTAC France. Il a écrit, avec Damien Millet, AAA. Audit Annulation Autre politique, Seuil, Paris, 2012.
[3] Une biographie utile est publiée par wikipedia en anglais : http://en.wikipedia.org/wiki/Hans-Werner_Sinn
[6] Voir note biographique en allemand : http://de.wikipedia.org/wiki/Karl_Heinz_Roth
[7] Tableau repris de C. Lapavitsas, A. Kaltenbrunner, G. Lambrinidis, D. Lindo, J. Meadway, J. Michell, J.P. Painceira, E. Pires, J. Powell, A. Stenfors, N. Teles : « The eurozone between austerity ans default », September 2010. http://www.researchonmoneyandfinance.org/media/reports/RMF-Eurozone-Austerity-and-Default.pdf. Voir également le résumé en français (rédigé par Stéphanie Jacquemont du CADTM) de cette étude : http://www.cadtm.org/Resume-de-The-Eurozone-between
[8] Le même phénomène s’est produit au même moment envers le Portugal, l’Espagne, des pays d’Europe centrale et de l’Est.
[9] Tableau repris de C. Lapavitsas, op. cit.
[10] Les principaux détenteurs (càd les banques des pays mentionnés) des titres de la dette grecque sont selon l’infographie présentée : la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Royaume Uni, les autres détenteurs sont regroupés dans la catégorie « reste du monde ». Cette infographie est reprise de C. Lapavitsas, op. cit., p. 11 Selon la BRI, en décembre 2009, les banque françaises détenaient la dette publique grecque pour un montant de 31 milliards de dollars, les banques allemandes en détenaient 23 milliards.
[11] A partir de 2010, les banques occidentales ont arrêté ou diminué radicalement les achats de titres grecs et ont commencé à se défaire de ceux qu’elles avaient préalablement achetés. Elles les ont revendues à la Banque centrale européenne qui les achète sur le marché secondaire.
[12] Christine Lagarde est devenue directrice générale du FMI en juillet 2011.
[13] Voir Council of the European Union, Statement by the Heads of State or Government of the Euro area and EU Institutions, Bruxelles, 21 Juillet 2011, point 3, http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=DOC/11/5&format=HTML&aged=1&language=EN&guiLanguage=de.
[14] Voir European Commission, Directorate General Economic and Financial Affairs, “The Second Economic Adjustment Programme for Greece”, Mars 2012, table 18, p. 45, “Interest rates and interest payments charged to Greece” by the euro area Member States”, http://ec.europa.eu/economy_finance/publications/occasional_paper/2012/op94_en.htm
[15] Financial Times, “Investors rush for the safety of German Bunds”, 24 Mai 2012, p. 29
[16] Les Echos, Isabelle Couet, « L’aide à la Grèce ne coûte rien à l’Allemagne », 21 juin 2012. La journaliste précise : « Les taux à 6 ans –ceux qui correspondent à la maturité moyenne de la dette allemande- sont en effet passés de 2,6% en 2009 à 0,95% en 2012. »
[17] Le Soir, Dominique Berns et Pierre Henri Thomas, « L’Allemagne se finance à 0% », 23 mai 2012, p. 21
[18] Idem.
[19] Voir le film documentaire Catastroïka http://cadtm.org/3-films-contre-l-austerite
[20] Voir dossier déjà cité http://alencontre.org/europe/la-grece-et-loccupation-par-les-forces-du-iiie-reich-1941-1944-quels-dedommagements-la-dette-de-qui-envers-qui.html Concernant le processus de privatisation voir : European Commission, Directorate General Economic and Financial Affairs, “The Second Economic Adjustment Programme for Greece”, Mars 2012, p. 31 à 33, http://ec.europa.eu/economy_finance/publications/occasional_paper/2012/op94_en.htm
[21] Voir Damien Millet – Eric Toussaint, « Europe : Quel programme d’urgence face à la crise ? »,

Παρασκευή 28 Σεπτεμβρίου 2012

Για να μην κοιμόμαστε, έστω με τα τσαρούχια…

Η καλή μας αναγνώστρια Georgia Eleonor μας παρακάλεσε να αναρτήσουμε την ανάρτηση – παιγνίδι που βγήκε περίπου πριν από ένα χρόνο στο Διαδίκτυο που επιτρέπει την ανάλυση της παράπλευρης εικόνας όσο δεν μπορείτε να φανταστείτε.
Δείτε πως και με ποια ευκρίνεια μας παρακολουθεί το Big Brother όταν θέλει και δεν κοιμάται… είτε πατώντας τη φωτογραφία είτε εφαρμόζοντας τις παρακάτω οδηγίες.

Πέμπτη 19 Ιουλίου 2012

Οι Συρο-Αρμένιοι αναζητήσουν νέα γη για άσυλο

Οι Συρο-Αρμένιοι αναζητήσουν νέα γη για άσυλο
Φυγή από τον πόλεμο - οι Αρμένιοι αφήνουν την Συρία
Οι Σύροι με καυκάσιες ρίζες συνεχίζουν να φήγουν προς τα μακρινά πάτρια εδάφη τους μέσω του Καυκάσου. Ακόμη και σε ταραγμένες περιοχές όπως η αποσχιστική Αμπχαζία και στη Ρωσία του βόρειου Καύκασου. Οι περιφέρειες της Καμπαρντίνο-Μπαλκάρια και Adygea, φαίνονται φιλόξενες και ασφαλή μέρη.

Όμως, είναι η Αρμενία που αντιμετωπίζει το μεγαλύτερο κύμα επιστροφής. Οι πτήσεις Χαλέπι-Ερεβάν συνεχίσουν να μεταφέρουν όλο και περισσότερους Σύρους. Μερικοί λένε ότι μετακινούνται προσωρινά μέχρι να περάσει η θύελλα στη χώρα, ενώ άλλοι είναι έτοιμοι να εγκατασταθούν στο εξωτερικό.

Σύμπωνα με ορισμένους παρατηρητές, η Αρμενία δεν είναι αρκετά μεγάλη για να φιλοξενήσει όλους τους Αρμένιους πρόσφυγες από τη Συρία, οι οποίοι εκτιμούνται σε 190.000 σύμφωνα με τη Wikipedia: 160.000 αποστολικοί και  30.000 καθολικοί.

« Οι πρόγονοί μου διέφυγαν στη Συρία για να ξεφύγουν από τη γενοκτονία [των Αρμενίων] στην οθωμανική Τουρκία. Τώρα, φεύγομε και εμείς από αυτή την άλλοτε ειρηνική χώρα», δηλώνει ένας Σύρος μετανάστης στην υπηρεσία Kavkazsky Uzel news service. Ελπίζει να το κάνει στην Αρμενία με την οικογένειά του ή θα προσπαθήσει να μετακινηθεί προς το Λος Άντζελες, όπου είναι εγκατεστημένος ο αδελφός του.

Οι αρμενικές αρχές λένε ότι είναι ανυπόμονες να υποδεχθούν τους πρόσφυγες, αλλά οι ανησυχίες για την ικανότητά τους να το πράξουν είναι όλο και πιο εμφανείς.

Οι Αρμένιοι έζησαν για αιώνες στη Συρία και η αρμενική κυβέρνηση δεν πρέπει να αφήσει να εξαφανιστεί αυτή η κοινότητα, δήλωσε ο Ayk Kotcharian του κρατικού πανεπιστημίου του Ερεβάν για τις αραβικές μελέτες.

Εν τω μεταξύ, μια ομάδα της αρμενικής διασποράς στη Ρωσία υπέβαλε αίτηση προς την γεωργιανή κυβέρνηση για να επιτρέψει στους Συρο-Αρμένιους να εγκατασταθούν στα νότια της Γεωργίας Samtskhe-Javakheti, μια περιοχή με υψηλή συγκέντρωση πολιτών με αρμενική προέλευση, και όπου οι εθνοτικές εντάσεις δεν είναι άγνωστες. Η Γεωργία, η οποία έχει εκατοντάδες χιλιάδες εκτοπισμένους στο εσωτερικό της, δεν ανταποκρίθηκε επίσημα στο αίτημα.


Γυμνός άνδρας έκατσε στο κεφάλι του Ατατούρκ!


Le Monde Γυμνός άνδρας έκατσε στο κεφάλι του Ατατούρκ!
Ένα μάλλον ασυνήθιστο περιστατικό συνέβη αργά το πρωί της Πέμπτης στην πλατεία Ταξίμ, το νευραλγικό κέντρο του ευρωπαϊκού τμήματος της Κωνσταντινούπολης. Ένας άντρας έβγαλε τα ρούχα του και σκαρφάλωσε το μνημείο της τουρκικής ανεξαρτησίας, για να πάει τελικά να καθίσει στο κεφάλι του Κεμάλ Ατατούρκ. Για πολλά λεπτά, απευθυνόταν φωνακτά στο πλήθος, σκαρφαλωμένος στον πατέρα της τουρκικής Δημοκρατίας. Τελικά συνελήφθηκε και ανακρίθηκε από την αστυνομία, ο ταραχοποιός αποδεδείχθηκε ότι ήταν Ιρανός πολίτης, αζερικής προέλευσης, ο οποίος οφθαλμοφανώς δεν διαθέτει όλες τις διανοητικές ικανότητες του. Και δεν είναι αρσενικό μέλος των FEMEN.
Δείτε το βίντεο.

Κυριακή 24 Ιουνίου 2012

RIO + 20 : le tragique carnaval


RIO + 20 : le tragique carnaval

Chems Eddine CHITOUR


« Quand l’homme aura fait tomber le dernier arbre, contaminé le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson, il s’apercevra que l’argent n’est pas comestible ! » - Proverbe indien
Pendant près d’une semaine, la planète des crédules a été tenue en haleine par des médias qui nous ont présenté le Sommet de Rio comme le sommet de la dernière chance. Mieux, nous avons eu en prime le communiqué final avant la réunion des grands de ce monde. Cependant, et curieusement, en l’espace de deux mois, trois rapports venant de la Banque mondiale, de l’OIT et du Pnue ont minutieusement mis en condition l’opinion internationale sur la convergence quant à la nécessité d’aller vers l’économie verte. Nous allons les présenter après un état des lieux, 20 ans après Rio.

Σάββατο 23 Ιουνίου 2012

Η Γερμανική έντυπη προπαγάνδα στην Ελλάδα επί Κατοχής και η συμμετοχή Ελλήνων επιχειρηματιών

Η Γερμανική έντυπη προπαγάνδα στην Ελλάδα επί Κατοχής και η συμμετοχή Ελλήνων επιχειρηματιών



Απόσπασμα από το νέο βιβλίο του Δημοσθένη Κούκουνα "Η ελληνική οικονομία κατά την Κατοχή και η αλήθεια για τα κατοχικά δάνεια" (Εκδόσεις Ερωδιός)

Α
πό την έναρξη της Κατοχής οι Γερμανοί κινήθηκαν αποφασιστικά για να θέσουν υπό τον έλεγχό τους τα μέσα ενημέρωσης, ώστε να κατευθύνουν την προπαγάνδα τους. Αρχικά επεδίωξαν να μην ανατρέψουν το καθεστώς που ίσχυε στον χώρο του Τύπου και οι παρεμβάσεις τους ήταν διακριτικές, ενώ προσπάθησαν μάλιστα να δώσουν την εικόνα ότι δεν τους ενδιαφέρει η άσκηση προληπτικής λογοκρισίας, όπως συνέβαινε μέχρι τότε με τις ελληνικές υπηρεσίες λογοκρισίας. Τελικά κατέληξαν στη διευθέτηση να αναθέσουν τον τομέα αυτόν στη δικαιοδοσία της κυβέρνησης Τσολάκογλου, η οποία χωρίς δυσκολία συνέχισε τις δομές που είχε κληρονομήσει από την κυβέρνηση Κοριζή. Έτσι οι ημερήσιες αθηναϊκές εφημερίδες συνέχισαν κανονικά την έκδοσή τους, σε ορισμένες μάλιστα περιπτώσεις οι εκδότες πιέστηκαν να συνεχίσουν την έκδοσή τους.

Τρίτη 19 Ιουνίου 2012

Grèce: Malgré sa défaite, la gauche radicale de Syriza fait la fête

Grèce: Malgré sa défaite, la gauche radicale de Syriza fait la fête

Les militants du parti de la gauche radicale, Syriza, à Athènes, célèbre leur score, même s'ils n'ont pas remporté les législatives, le 17 juin 2012.
Les militants du parti de la gauche radicale, Syriza, à Athènes,
célèbre leur score, même s'ils n'ont pas remporté
 les législatives, le 17 juin 2012.
  

REPORTAGE - Jusqu'au bout, ils ont cru le miracle possible. Les militants de Syriza, la gauche radicale arrivée deuxième à l'issue des élections législatives en Grèce ce dimanche soir, se sont rassemblés dans une ambiance festive devant la fac de droit d'Athènes, rue Panapistimiou...

De notre envoyée spéciale à Athènes, en Grèce
«On n’a pas perdu!» Drapeau rouge aux couleurs de Syriza flottant sur l’épaule, Marianna Serveta sautille pour remotiver ses troupes, une petite bande d’adolescents de 17 ans. Cette supportrice d’Alexis Tsipras, le chef de file de la gauche radicale arrivée deuxième dimanche soir, avec 26,54 % (avec dépouillement dans trois quarts des communes) et 71 députés, contre plus de 30 % et 130 députés obtenus par Nouvelle démocratie (droite), a un moral d’acier.

Δευτέρα 18 Ιουνίου 2012

Obama’s "kill list" and bloodthirsty Americans

Obama’s "kill list" and bloodthirsty Americans
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Barack Obama, who lots of deluded people not too long ago imagined was a man of peace, wants the American people to think of him as a cold killer. Violence-wise, the U.S. is the home of the depraved, says Black Agenda Reporteditor Margaret Kimberley, underscoring that recent revelations about the U.S. president’s personal prerogative to decide who will live and who will die have not made a dent in public opinion.

Κυριακή 17 Ιουνίου 2012

Fatigués et déçus, les Grecs aussi veulent leur changement

Fatigués et déçus, les Grecs aussi veulent leur changement

Cinq jours avant le scrutin du 17 juin, l'après-élection est au coeur des discussions, au kiosque de la Nouvelle démocratie dans la banlieue d'Athènes.
Cinq jours avant le scrutin du 17 juin, l'après-élection est au coeur des discussions, au kiosque de la Nouvelle démocratie dans la banlieue d'Athènes.
"Mais qu'est-ce qu'ils font tous ces jeunes à regarder l'Euro ? Ils feraient mieux de se lever et d'aller tout casser !" Assis sur un banc d'une place animée et familiale de Kallithéa, tout près d'Athènes, le vieux Costas, visage bruni par le soleil et yeux translucides, a des envies de révolution. Et qu'importe si la Grèce joue ce soir. Le retraité jette un coup d'œil vers les kiosques des partis installés tout près. "On en a marre de les voir tous les jours, ils servent à rien", lâche-t-il de sa petite voix. "La semaine dernière je leur ai demandé : 'pourquoi vous restez ici ? Allez manifester devant les ministères plutôt !'"

Carrefour - Μαρινόπουλος: Η συμφωνία που μας αποκαλύπτει πως η οικονομική κρίση προσφέρει και μεγάλες επιχειρηματικές ευκαιρίες όχι μόνο από «έξω» προς τα «μέσα» αλλά και το αντίθετο!



Η «εκκρεμότητα» που υπήρχε εδώ και δύο περίπου χρόνια στα θέματα της διοίκησης και (αργότερα) της μετοχικής σύνθεσης της μεγαλύτερης αλυσίδας λιανικής της Ελλάδος (μεταξύ άλλων λειτουργεί περισσότερα από 560 καταστήματα κάθε κατηγορίας, απασχολεί περισσότερους από 13.500 εργαζόμενους, συνεργάζεται με 2.000 περίπου έλληνες παραγωγούς και φροντίζει 600 οικογένειες μέσω τριών κοινωνικών παντοπωλείων), έφθασε στην λύση της με ανακοίνωση που εκδόθηκε δύο μόλις εικοσιτετράωρα πριν από τις κρίσιμες ελληνικές εκλογές της 17ης Ιουνίου 2012.

Σάββατο 16 Ιουνίου 2012

RUSSIA’S STANCE ON THE SYRIAN CRISIS. On the Right Side of History

by Sergey Lavrov
JPEG - 134.6 kbWestern propaganda continues to distort Russia’s position in respect of the Syrian crisis. It accuses Moscow of supporting Damascus for profit motives, or even criminal solidarity. In this piece, Sergey Lavrov does not expound on his country’s strategic choices, but rather on the principles that underpin his diplomacy. He responds imperturbably to the inanities spouted by Western media, underscoring Moscow’s commitment to international law and its pledge to support people. Lavrov counterpoints the massive popular support enjoyed by President al-Assad and the illegitimacy of the sectarian armed opposition, sponsored from abroad.

Τρίτη 12 Ιουνίου 2012

Η ΔΙΑΝΟΙΞΗ ΤΗΣ ΚΟΙΤΗΣ ΤΟΥ ΕΒΡΟΥ- ΜΙΑ ΙΣΤΟΡΙΚΗ ΑΝΑΔΡΟΜΗ

Η ΔΙΑΝΟΙΞΗ ΤΗΣ ΚΟΙΤΗΣ ΤΟΥ ΕΒΡΟΥ- ΜΙΑ ΙΣΤΟΡΙΚΗ ΑΝΑΔΡΟΜΗ

*Η φωτογραφία είναι του 1922, όταν περνούσαν στη δυτική όχθη του Έβρου οι διωγμένοι άδικα από τις πατρογονικές τους εστίες, Ανατολικοθρακιώτες. 

«Ἕβρος ποταμός ἐστι τῆς Θρᾴκης.
Ἐκαλεῖτο δὲ πρότερον Ῥόμβος,
τὴν προσηγορίαν εἰληφὼς
ἀπὸ τῆς συστροφῆς τῆς καταφορᾶς τοῦ ὕδατος…»
(Τιμόθεος στο  ΙΑ΄ βιβλίο  «Περὶ Ποταμῶν»).

Γράφει ο Παντελής Στεφ. Αθανασιάδης

          Το χειμώνα κάθε χρόνο, όλοι γνωρίζουμε ότι πλημμυρίζει ο ποταμός Έβρος, που κατακλύζει απέραντες καλλιεργήσιμες εκτάσεις προκαλώντας τεράστιες καταστροφές και απειλώντας πολλά χωριά.
          Αυτό ακριβώς είναι ένα από τα σοβαρότερα προβλήματα του ποταμού αυτού. Η διάνοιξη της κοίτης του ώστε τα νερά να μην πλημμυρίζουν, αλλά να ρέουν κανονικά προς τη θάλασσα.
Ο Έβρος που πηγάζει από το όρος Ρίλα της Βουλγαρίας, διατρέχει οριζόντια τη χώρα αυτή και μετά στρέφεται κάθετα προς νότια κατεύθυνση και εκβάλει στο Θρακικό Πέλαγος μεταξύ Αίνου και Αλεξανδρουπόλεως, σχηματίζοντας ένα εκτεταμένο λιμνοβαλτώδες Δέλτα με πλούσια πανίδα.
Το συνολικό μήκος του ποταμού είναι 515 χιλμ. Από αυτά το 203 χιλμ. Αποτελούν σύνορο μεταξύ Ελλάδας και Τουρκίας και τα 15 χιλμ. Σύνορο μεταξύ Ελλάδας και Βουλγαρίας. 


Ο ποταμός αυτός είχε κατά το παρελθόν  πολλά και νοστιμότατα ψάρια (σαζάνια, γουλιανούς κ.λπ.). Ειδικότερα στις εκβολές του, όπου σχηματίζονται οι λιμνοθάλασσες Στεντορίς (νυν Γιάλα) και Μπουρού,  ψαρεύονται τα λεγόμενα «νίτικα» ψάρια, από το όνομα της Αίνου.
Στην παραποτάμια περιοχή του Έβρου έχουν εντοπιστεί να διαβιούν 41 είδη ερπετών και αμφιβίων, γεγονός που έχει αναδείξει την περιοχή στη σημαντικότερη περιοχή γι’ αυτά τα ζώα στην Ευρώπη. Στον ποταμό και στο Δέλτα του, ζουν 46 διαφορετικά είδη ψαριών, του γλυκού και θαλασσινού νερού.
Το Δέλτα του ποταμού Έβρου είναι ένας από τους σημαντικότερους υγροβιότοπους της Ελλάδας. Γι’ αυτό προστατεύεται από την Συνθήκη Ραμσάρ και έχει χαρακτηρισθεί ως Περιοχή Ειδικής Προστασίας και Ειδικώς Προστατευόμενη Μεσογειακή Περιοχή.
Ο Δήμος Φερών προσφέρει σε κάθε ενδιαφερόμενο, επίσκεψη με ξύλινες βάρκες στο Δέλτα.
*Ο Έβρος σήμερα

Τα προβλήματα του ποταμού

Το ποτάμι μολύνθηκε τα τελευταία 30 χρόνια και από τα φυτοφάρμακα των εκατέρωθεν καλλιεργειών και από απόβλητα προερχόμενα από βαριές βιομηχανίες της Βουλγαρίας (κατεργασίας τσίγκου, μόλυβδου, ελαστικών, και χημικών). Μέγιστο πρόβλημα προκύπτει και από τον εκ Τουρκίας παραπόταμο Εργίνη, που έχει βυρσοδεψεία στις όχθες του.
Άλλο μεγάλο πρόβλημα του ποταμού Έβρου είναι η λαθρομετανάστευση, που υποστηρίζεται από την ανατολική  όχθη του , δηλαδή από την Τουρκία και διευκολύνεται από το γεγονός ότι ειδικά το καλοκαίρι, περιορίζονται αισθητά, τα βάθη του.
          Πάντως από τα πανάρχαια χρόνια ο Έβρος χαρακτηρίζονταν προικοδότης της Θράκης, αφού με το νερά του και την ιλύ που κατέβαζε, καθιστούσε εύφορα τα εδάφη της «εριβώλακος Θράκης». Παράλληλα ο ποταμός  χρησιμοποιούνταν κυρίως για μεταφορά ξυλείας και αγροτικών προϊόντων που μεταφέρονταν στο λιμάνι τις Αίνου με σχεδίες αλλά και μεγάλες φορτηγίδες και συνέδεαν έτσι την Φιλιππούπολη και την Αδριανούπολη με το Αιγαίο Πέλαγος .
          Το πλούσιο χώμα όμως με τα χρόνια γέμιζε την κοίτη του, δημιουργώντας μεγάλες πλημμύρες και ακυρώνοντας εκ των πραγμάτων την ποταμοπλοΐα, τόσο χρήσιμη στο εμπόριο της περιοχής.
          Έτσι η διάνοιξη της κοίτης του ποταμού Έβρου κατέστη πρόβλημα από τον 19ο αιώνα. Πρόβλημα που δεν επιλύθηκε παρά τις προσπάθειες που έγιναν από τότε (όχι σημαντικές) και εξακολουθεί να ταλανίζει κυρίως την Ελλάδα.
*Βαρκάδα στο Δέλτα του Έβρου 

Η διάνοιξη της κοίτης ιστορικά

          Ιστορικά και με βάση τα αρχεία του Φόρεϊν Όφις μια πρώιμη αναφορά στη ανάγκη διάνοιξης της κοίτης του ποταμού Έβρου, έτσι ώστε να γίνει πλωτός σε φορτηγίδες (μαούνες) που θα κουβαλούσαν τα προς εξαγωγή προϊόντα στο λιμάνι της Αίνου και θα επέστρεφαν βόρεια με άλλα αγαθά γίνεται στο Οθωμανικό Αυτοκρατορικό Διάταγμα του Σεπτεμβρίου του έτους 1839 (Αρχείο Φόρεϊν Όφις 195/100, 26 Φεβρουαρίου1840).
          Μια άλλη αναφορά γίνεται στο υπόμνημα των αντιπροσώπων της Αδριανούπολης προς την Υψηλή Πύλη για την ανάπτυξη της γεωργίας, τον Απρίλιο του 1845. (Αρχείο Φόρεϊν Όφις 195/100, Whilshire  toCunning 11 Απριλίου 1845). Ειδικότερα το Σεπτέμβριο του 1844 η σουλτανική κυβέρνηση έκανε σειρά εξαγγελιών για τη βελτίωση των συνθηκών της αγροτικής οικονομίας. Για το λόγο αυτό προσκλήθηκαν αντιπροσωπείες από κάθε σαντζάκι να υποβάλουν υπομνήματα με προτάσεις  για την ευημερία των περιοχών τους. Έτσι και οι Αδριανουπολίτες υπέβαλαν το δικό τους υπόμνημα το 1845.
Ένα χρόνο μετά, το 1846 ο σουλτάνος στην περιοδεία του στην περιοχή πρόσφερε ποσό 2 εκ. πιάστρων για τη διάνοιξη του ποταμού Έβρου. Ο Άγγλος υποπρόξενος της Αδριανούπολης Whilshire σε αναφορά του προς τον προϊστάμενό του υπουργό Εξωτερικών George Cunning (Αρχείο Φόρεϊν Όφις 195/100, 20 Μαΐου 1846) θεώρησε ότι το ποσό αυτό ήταν ανεπαρκές.
          Παρά το γεγονός ότι έργα διαπλάτυνσης και διάνοιξη του Έβρου δεν έγιναν, το ενδιαφέρον των κατοίκων υπήρξε αδιάπτωτο. Στην εφημερίδα της Κωνσταντινούπολης «Νεολόγος» της 16ης Μαΐου 1872, υπάρχει μια εκτενής αναφορά γραμμένη από τον Ν. Γ. Χατζόπουλο «κατ’ εντολήν και εν ονόματι των κατοίκων της Αίνου» και αφορά βασικά την διεκδίκηση των Αινιτών να μην γίνει λιμάνι στο Δεδέαγατς (σημερινή Αλεξανδρούπολη). Η αναφορά αυτή περιέχει και σημαντικές πληροφορίες φια την πλωιμότητα του ποταμού Έβρου όπως:
«Κατά το 1847 ο γάλλος μηχανικός Ποαρέλ αποσταλείς υπό της αυτοκρατορικής κυβερνήσεως»μελέτησε τα λιμάνια της Αίνου Δρακοντίνα και Ποντισμένη και τον «μέχρι Αδριανουπόλεως πλώιμον ποταμόν Έβρον και όλα τα παρακείμενα μέρη από Δεδέαγατς αρξάμενος μέχρι του Ιμπριτζέ (κολπίσκου του Ξηρού)». Κατά δε το έτος 1859 η εταιρία Κομόντ «είχε αναλάβει την επιδιόρθωσιν του ποταμού και επί τινας μήνας ανέπλεεν το ατμόπλοιον μέχρις Αδριανουπόλεως».
*Ο Έβρος στο ύψος της Αδριανούπολης

Ένας άλλος μηχανικός ο Βίλεν ερεύνησε επίσης τα δύο λιμάνια της Αίνου και τον Έβρο και τα παρακείμενα παράλια. Επίσης το 1871 εξέτασε την ίδια περιοχή και ένας μηχανικός του Αγγλικού Ναυτικού. Όλοι- κατά τους Αινίτες- αποφάνθηκαν ότι η Αίνος είναι το φυσικό λιμάνι όλης της Νοτιοδυτικής Θράκης και όταν θα κατασκευάζονταν ο σιδηρόδρομος θα ήταν ο προσφορότερος σταθμός των εμπορικών θρακικών πόλεων. Αν μάλιστα γίνονταν στον ποταμό Έβρο τα έργα που πρότεινε το 1859 ο Βίλεν και καθαρίζονταν το στόμιο του ποταμού, θα μπορούσαν- έλεγαν οι Αινίτες- να προσορμίζονται σ’ αυτόν πλοία χωρητικότητας «6-10.000 κοιλών». Πρότειναν μάλιστα να πουλήσει η οθωμανική κυβέρνηση τις τεράστιες εκτάσεις που διέθετε κοντά στον ποταμό για να χρηματοδοτήσει τα έργα για ένα πλώιμο Έβρο.
Πάντως πέρα από τη διαμάχη Αίνου- Δεδέαγατς, για την δημιουργία λιμανιού ενδιαφέρον έχουν οι πληροφορίες που δημοσιεύθηκαν τότε, για την πλωιμότητα του ποταμού Έβρου μέχρι της Αδριανουπόλεως, αφού έστω και δοκιμαστικά κυκλοφορούσε τότε  ατμόπλοιο. Ο αρθρογράφος μάλιστα σημειώνει στο άρθρο του ότι ο Έβρος είναι πλώιμος κάθε εποχή, αρκεί να καθαρίζεται με ασήμαντη δαπάνη και να περιστέλλεται η κοίτη του ώστε τα νερά, να είναι συγκεντρωμένα και να μη διαρρέουν κατά τη διαδρομή του.
Σχετικά με τον πλου ατμοπλοίου στον ποταμό Έβρο, από την Αδριανούπολη έως τις εκβολές του και από εκεί έως την Κωνσταντινούπολη, έχει διασωθεί η αναφορά του προξένου Α. Δόσκου  με ημερομηνία 13 Απριλίου 1859 , προς την Ελληνική πρεσβεία της Κωνσταντινούπολης, με επισημάνσεις για την ανάγκη έργων συντήρησης της κοίτης του ποταμού, γιατί το ατμόπλοιο κολλούσε στα αβαθή. Είναι ενδιαφέρον κείμενο. Το ατμόπλοιο, αν συνέχιζε τα ταξίδια του θα άλλαζε την καθημερινότητα των κατοίκων του Έβρου και τη μοίρα τους. Η ανάπτυξη θα είχε άλλο περιεχόμενο και ταχύτατους ρυθμούς, που θα έβγαζαν την περιοχή από την νωχέλεια της Ανατολής και την υπανάπτυξη, στην οποία την είχε καταδικάσει το Οθωμανικό κράτος.
Έγραφε ο Δόσκος:
          «Χθες ημέραν του Πάσχα κατέπλευσεν ενταύθα κατά πρώτον το του ποταμού Μαρίτζης (Έβρου) ατμόπλοιον όπερ μέλλει να  ταξιδεύση μεταξύ των δύο τούτων πόλεων. Το ατμόπλοιον τούτο είναι 30 ίππων δυνάμεως ανεπαρκές δε δια την υπηρεσίαν είς ήν είναι προορισμένον, διότι δεν δύναται να εύρη πλείονας των τριών φορτηγών λέμβων. Ωσαύτως δε και ο ποταμός χρήζει εισέτι πολλής εργασίας διότι εις πολλά μέρη τα νερά κατά τοσούτον είναι αβαθή ώστε εκάθησεν τρεις μέχρις ού φθάσει ενταύθα. Απαιτούνται επομένως πολλαί εισέτι χρηματικαί δαπάναι και δεν είναι γνωστόν αν η εταιρεία αύτη θέλει αποφασίσει να κάμη τοιαύτας. Το πρώτον ταξίδιον εγένετο προς δοκιμήν.
          Αν τακτοποιηθεί η ατμοπλοϊκή αύτη υπηρεσία η επαρχία αύτη θα έχει μεγάλας εμπορικάς ωφελείας, κυρίως δια την ευκολίαν της εξαγωγής των προϊόντων της. Λέγεται δε ότι αν και η παρούσα εταιρεία δεν φέρει εις πέρας το σχέδιόν της, υπάρχει ετέρα πρόθυμος να αγοράσει την εργολαβίαν ταύτην».
          Μαρτυρίες για τον πλωτό Έβρο υπάρχουν σε έκθεση του πρόξενου της Αδριανούπολης Π. Λογοθέτη για την Αδριανούπολη, ο οποίος στις 17 Οκτωβρίου 1866 γνωστοποιούσε στο υπουργείο Εξωτερικών ότι «η πόλις αύτη κειμένη εν τω κέντρω της Θράκης και συγκοινωνούσα μετά της μεσογείου θαλάσσης δια του πλευστού ποταμού Έβρου κοινώς Μαρίτζα…».
Ενώ σε άλλο σημείο της ίδιας έκθεσης γράφει:
          «Η δια του λιμένος της Αίνου εξαγωγή των τε δημητριακών καρπών και των διαφόρων άλλων προϊόντων εκτελείται δια του ποταμού Έβρου, τη βοηθεία σχεδιών, εφ’ όσον η δριμύτης του ψύχους δεν παγώνει τα ύδατα του ειρημένου ποταμού, όστις κατά παν έτος σχεδόν κατεχόμενος βαθυκρυσταλλούται και διατελεί πολλάκις πεπηγμένος μέχρι τέλους Φεβρουαρίου». 
          Η πρόθεση να είναι πάντα πλωτός ο Έβρος, φαίνεται πως επηρέασε και την κατασκευή της σιδηροδρομικής γέφυρας στο Πύθιο. Το Φεβρουάριο του 1873 όπως έγραφε ο «Νεολόγος» είχε ήδη αρχίσει η τοποθέτηση επί του ποταμού Έβρου στο χωριό Κούλελι Μπουργκάζ (σημερινό Πύθιο) της σιδερένιας σιδηροδρομικής γέφυρας. Όπως έγραφαν οι εφημερίδες θα στηρίζονταν σε 15 αψίδες «ένεκα δε του ύψους αυτής, θα ή δυνατόν να διέρχονται κάτωθεν αυτής ιστιοφόρα και σχεδίαι καταπλέουσαι τον Έβρον».
          Για τον πλωτό Έβρο υπάρχουν όμως και άλλες πληροφορίες στην ίδια εφημερίδα της 28 Ιανουαρίου 1876, όπου αναφέρεται σε μια επιφυλλίδα για το νομό της Αδριανούπολης, ότι από τους ποταμούς της Θράκης μόνο Έβρος ήταν πλωτός σε μεγαλύτερα πλοία μέχρι την Αδριανούπολη και σε μικρότερα μέχρι τη Φιλιππούπολη. Στα άλλα ποτάμια γίνονταν μεταφορές ξυλείας και δημητριακών με σχεδίες. Στον Έβρο όμως για τα ποταμόπλοια ειδικά το καλοκαίρι που λιγόστευαν τα νερά, προέκυψε ένα άλλο απροσδόκητο εμπόδιο. Οι ιδιοκτήτες των νερόμυλων έχτιζαν σε επαφή με τις όχθες, μεγάλα φράγματα για να συγκρατούν το νερό, αλλά αυτό εμπόδιζε τη διέλευση των πλοίων.
          Παλαιότερα μάλιστα κατά το «Νεολόγο» είχε συσταθεί εταιρία «ποταμοπλοϊκή των θρακικών ποταμών, σκοπούσα να ενεργεί δια μικρών ατμοπλοίων την ποταμοπλοΐαν του Έβρου, αλλ’ ένεκα των ανωτέρω διαφραγμάτων άτινα η οθωμανική κυβέρνησις δεν κατώρθωσε να αφαιρέση, η εταιρία εκείνη δεν ηδυνήθη να εργασθή. Εξ εκάστης των πολυπληθών σχεδιών (5-10 χιλ. ετησίως) αίτινες διέπλεον τον Έβρον, η οθωμανική κυβέρνησις εισπράττει τέλη διαπόρια 45 γρόσια, άχρις Αδριανουπόλεως και 45 άχρις Αίνου».  
          Την πλωιμότητα του Έβρου εκμεταλλεύθηκαν και οι Ρώσοι, όταν κατέλαβαν το 1878 τη Θράκη, όπως έγραψε η «Παλιγγενεσία» των Αθηνών :
          «Οι Ρώσσοι κατώρθωσαν δια λέμβων ιδιαιτέρας κατασκευής να καταστήσωσι πλωτόν τον Έβρον (Μαρίτσαν) όστις διερχόμενος δια της Αδριανουπόλεως χύνεται εις το Αιγαίον. Δια του τρόπου τούτου μετά πάσης της δυνατής ευκολίας δύνανται δια του ποταμού να μεταφέρωσιν εξ Αίνου εις Αδριανούπολιν οσασδήποτε ποσότητας σιτηρών και λοιπών εμπορευμάτων». 

Ήθελαν πλωτό και τον Στρυμόνα

Η Τουρκία σχεδίαζε το 1859 να καταστήσει πλωτό και το Στρυμόνα , για να ανεβαίνουν ατμόπλοια έως τις Σέρρες. Την εποχή εκείνη επισκέφθηκε μάλιστα την περιοχή Οθωμανός μηχανικός και άρχισε τις πρώτες εργασίες εκβάθυνσης της κοίτης, αλλά το έργο δεν ευοδώθηκε τότε.
          Το 1863 σύμφωνα με αναφορά του προξένου Σερρών Γ. Α. Λαγκαδά  στις 16 Ιουνίου κατέφθασε στις Σέρρες ένας Άγγλος επιχειρηματίας από το Μάντσεστερ (Μαγχεστρία όπως το ονόμαζαν τότε) συνοδευόμενος από τον επιχειρηματία της Θεσσαλονίκης Άμποτ.       Αυτοί οι δύο πραγματοποίησαν μια συγκέντρωση Σερραίων επιχειρηματιών, στους οποίους γνωστοποίησαν, ότι προτίθενται να επιχειρήσουν να καταστήσουν «πλευστόν τον ποταμόν Τσιάγιζε (Στρίμονα)» και στη φάση εκείνη ζήτησαν να συγκεντρωθεί με συνεισφορά, ποσό πεντακοσίων λιρών, για να φέρουν μηχανικό από την Αγγλία, ο οποίος να «να παρατηρήσει τον ποταμόν ίνα γνωρίσωσι αν γίνητε πλεύσιμος». Κατά τους υπολογισμούς του Άγγλου επιχειρηματία απαιτούνταν για το έργο 50.000 λίρες Αγγλίας. 
          Αλλά και το σχέδιο εκείνο, δεν προχώρησε…
Παντελής Στεφ. Αθανασιάδης


ΠΗΓΕΣ
-Ιστορικό Αρχείο Ελληνικού υπουργείου Εξωτερικών.
-Αρχεία Φόρεϊν Όφις
-Ανδρέα Κ. Λυμπεράτου «Οικονομία, Πολιτική και Εθνική Ιδεολογία- Η διαμόρφωση των εθνικών κομμάτων στη Φιλιππούπολη του 19ου αιώνα» Πανεπιστημιακές εκδόσεις Κρήτης, Ηράκλειο 2000.
-Εφημερίδες εποχής


Πηγή

N’est pas Picasso qui veut... La Grèce vue par Le Monde

N’est pas Picasso qui veut... La Grèce vue par Le Monde
Michel Volkovitch
Echange de courrier entre Michel Volkovitch, un connaisseur de la Grèce et Xavier Gorce, dessinateur du Monde (il n’a jamais mis les pieds en Grèce, mais il en a entendu parler). Le lecteur notera (on plaisante) la puissance de la pensée iconoclaste dans le dessin et la vigueur sophistiquée du coup de crayon. Mais passons, les goûts.... Le dessinateur se compare à Picasso (en jurant qu’il ne le fait pas) à qui on reprochait, dit-il, son « gribouillis fait en deux temps trois mouvements ».