Le suicidé grec devient un martyr de la Résistance
Dimitris Christoulas, un retraité de 77 ans qui s’est suicidé Place Syntagma le 4 avril dernier est devenu est martyr national et l’endroit où il a mis fin à ses jours est devenu un lieu de recueillement et de ralliement contre les multiples cures d’austérité imposées par le gouvernement grec.
Des milliers de personnes se sont rassemblées pour déposer des fleurs et des messages de condoléances près de l’arbre où il s’est suicidé à l’aide d’un pistolet.
Plusieurs manifestations sont également prévues dans les jours à venir. Une personne a épinglé un message sur l’arbre en question demandant : « Qui sera la prochaine victime ? » Les personnes présentes chantaient : « Ceci n’est pas un suicide, c’est un meurtre commis par l’Etat. »Le même jour, un autre citoyen de 31 ans a tenté de mettre fin à ses jours, sans toutefois y parvenir. Plus de 1700 tentatives de suicides manquées ou réussies depuis le début de la crise en 2009 ont été répertoriées par les services de police, avec une augmentation de 40% pour les cinq premiers mois de l’année, par rapport à l’année précédente.
Le président de l’association des pharmaciens de l’Attique, Costas Lourantos, a dit qu’il a reçu peu après la mort de Christoulas un appel anonyme d’une autre pharmacienne, lui disant qu’elle serait la prochaine. « Je cherche désespérément à savoir qui c’est, car j’aimerais pouvoir l’arrêter», a-t-il dit. Selon le quotidien Athens News, Christoulas était impliqué dans la mouvance de gauche. Le message laissé lors de son suicide était adressé à sa fille, qui a déclaré : « Le contenu du message, le contenu politique de cet acte est la voix de mon père. » Lourantos, qui connaissait Dimitris Christoulas, a fait la réflexion suivante : « Lorsqu’une personne digne comme lui est amené à une situation aussi extrême, quelqu’un doit tenu pour responsable. Ce crime a un instigateur moral : le gouvernement, qui a conduit les gens à un tel désespoir. »
Un exemple montrant la gravité de la situation est le fait que les médicaments nécessaires au traitement du cancer ne sont plus disponibles en raison des réformes mandatées par l’UE, et des centaines de patients n’ont plus de traitement car les dispensaires des hôpitaux limitent leurs achats de médicaments coûteux. Les médecins hésitent quant à eux à les prescrire après que l’Etat ait institué des mesures pour les empêcher de « surprescrire ».
Lourantos a dit au quotidien Kathimerini que les pharmacies privées n’ont plus également les moyens de garder des médicaments onéreux contre le cancer dans leurs stocks à cause de la dégradation générale de la situation. Les techniciens de laboratoire se sont joints aux pharmaciens de l’Attique et de Pirée dans leur refus de continuer à offrir leurs services sans être payés au préalable, car les caisses de sécurité sociales ont laissé s’accumuler d’énormes dettes. Les techniciens affirment qu’elles leur doivent 1,4 milliards d’euros pour les tests de laboratoires effectués. Une grève de 24 heures à été déclarée.
Le dirigeant de la Coalition de la gauche radicale Alexis Tsipras a déclaré au cours d’une conférence de presse que le suicide de Dimitris Christoulas était un « acte politique conscient » et a demandé que le peuple grec transforme son indignation en action politique en votant contre la coalition au pouvoir lors de l’élection à venir. Il a présenté son programme pour réorganiser la dette des ménages, ainsi que celles des petites et moyennes entreprises, avertissant que la réduction des revenus rend impossible le paiement des dettes, et a appelé à ce que ces dettes soient effacées.
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